Les Hauts-Plateaux sont en effervescence, et le football en est la cause. Le 16e derby de l'histoire des clubs voisins (CABBA et ESS) délie la langue de certains pyromanes avides de sensationnel et de casse et qui veulent, par-dessus tout, ajouter de l'huile sur le feu. Les deux clubs, qui ont véhiculé, à travers la Champions league arabe, durant des mois, le véritable visage d'une partie de la jeunesse algérienne conquérante et digne, ne doivent pas ternir, cette belle image façonnée par les sacrifices des uns et des autres. On devait par obligation professionnelle le souligner, d'autant que le sport roi est un facteur de rapprochement. Les deux clubs ont entretenu, de tout temps, de très bonnes relations, tissées par des familles, liées par le sang, des intérêts communs bâtis par les dynamiques opérateurs économiques, les hommes d'affaires et les intelligences des deux villes. Cet énième rendez-vous doit être celui du sport, du fair-play et de la fraternité. Le stade du 20 Août 1955 doit être demain le théâtre d'un beau spectacle, à la mesure des aspirations et attentes d'une région qui hume et respire le foot. L'émulation, la combativité et le désir ardent de se défaire de son vis-à-vis et d'empocher sportivement le gain du match sont les ingrédients d'une partie de football qu'on ne doit en aucune manière transformer en combat de boxe. La sportivité devra prendre le dessus sur toute autre considération, et ce, quelle que soit l'issue d'un match de football, n'étant, qu'on le veuille ou non, qu'un jeu...