L'écrivain Rachid Boudjedra a présenté son nouvel ouvrage, un roman Hôtel Saint Georges (édition Dar El Gharb, Algérie 2007) lors d'une conférence de presse animée hier à l'hôtel El Djazaïr (ex-Saint Georges) à Alger. Il s'agit d'une histoire véridique, qui s'est déroulée dans ce même hôtel, que l'auteur relate avec des fissures dans le temps, des flashs-back d'où surgissent d'autres événements, personnages et lieux. Il s'agit d'un ébéniste, Jean, appelé sous les drapeaux durant la guerre d'Algérie. Il se retrouve à Alger pour fabriquer des cercueils destinés à rapatrier les dépouilles des soldats français. C'est ainsi qu'il découvre les horreurs de la guerre d'Algérie. Pour noyer son impuissante détresse, il fréquente le bar de Saint Georges où il prend de la bière. En ce lieu, il fait la connaissance d'une jeune Algérienne, Nabila, étudiante en médecine. Elle y travaille comme serveuse. « J'ai essayé d'être sobre et simple quant à écrire ce roman même si le sujet est complexe, à savoir la guerre d'Algérie », explique Rachid Boudjedra. En publiant Le démantèlement en 1982, premier roman où « j'ai abordé la guerre d'Algérie, j'ai cru avoir réglé mes comptes avec cette guerre. En entamant Hôtel Saint Georges, je prends conscience que les comptes ne sont pas encore réglés ». Pour Boudjedra, régler des comptes avec cette guerre signifie « tenter de la comprendre, d'autant que notre révolution était malade de l'intérieur ». Cela dit, « la création est subjective. Mais dans mes romans, je ne donne pas de leçons ni de solutions à des problèmes, comme j'évite d'émettre des slogans ».