Après avoir reçu des représentants d'agriculteurs venus le relancer à la faveur de la tenue de la session de printemps, le DSA s'est ouvert à la presse pour livrer sa version sur les difficultés que connaît la filière. D'emblée, il a indiqué que rendez-vous a été pris ce mercredi avec toutes les parties concernées pour que chacun soit mis face à ses responsabilités et que l'on cesse d'impliquer l'administration là où elle n'est concernée en rien. Il s'est livré à un historique de la situation en indiquant que les viticulteurs ont opté pour la plantation du Cinsault parce que celui-ci est plus productif que les autres cépages et qu'il présente l'avantage d'être écoulé en raisin de cuve ou de table. « Cela a été leur choix et personne ne les a obligé. Maintenant, il s'avère qu'il y a surproduction, particulièrement de Cinsault, par rapport aux besoins de la transformation. De la sorte, près de la moitié des 250 000q de raisin de cuve de 2006 n'ont pu trouver preneur. Aussi, en concertation avec les concernés, nous avons convenu que ce surplus soit transformé et commercialisé par la COOPEVIT car après tout, c'est sa fonction et c'est la coopérative de la filière. Cependant, je démens avoir fait des promesses d'aides financières aux viticulteurs pour les inciter à livrer leurs vendanges à la coopérative viticole. Tout au plus, a-t-il été évoqué l'éventualité que la COOPEVIT leur accorde une avance sur recettes en attendant la commercialisation des vins élaborés à partir de leurs récoltes. Ce qu'elle n'a pas fait. Par ailleurs, avec la superficie existante en vigne de cuve, et la montée en cadence de la production d'une vigne encore toute jeune, celle-ci va doubler en 2010, ce qui va doubler les problèmes. Aussi, et pour y pallier, nous avons commencé à leur proposer de reconvertir 4 500ha de Cinsault dont 2 000 en d'autres cépages demandés ou en raisin de table, 2 000 en oliviers, 300 en figuiers et 200 en amandiers, tout cela avec le soutien de l'Etat pour 230 millions de DA. » En,fin, l'orateur explique que le Cinsault peut malgré tout trouver un bon débouché en marché de frais pour peu que les agriculteurs taillent leur vigne pour en réduire le rendement de façon à obtenir de la plante de gros raisins plus facilement commercialisables. « Qu'ils prennent exemple sur le président de la chambre de l'agriculture qui, lui, a fait ce choix. Il est aujourd'hui impératif que les agriculteurs intègrent les règles de l'économie de marché. Qu'ils s'organisent et qu'ils organisent la production pour être maîtres de sa commercialisation. Après tout, ils disposent d'un outil, la coopérative en l'occurrence, une coopérative qui, s'il ne tenait qu'à l'administration, devrait être dissoute puisqu'elle est hors la loi car ne disposant ni d'un agrément, ni de la propriété des caves. Pis, ses dirigeants se refusent à régulariser la situation. Et j'ai comme l'impression qu'on ne le veut pas. Pour notre part, s'il n'y avait eu en jeu la production des viticulteurs, nous aurions dissous cette coopérative. »