Anthropologue et muséologue, auteur d'un ouvrage sur le nouvel ordre muséologue algérien, Réda Brixi vient d'être installé comme directeur des sites et des musées de la wilaya de Tlemcen. Il est aussi président de l'association des amis du musée et du patrimoine. Ce globe trotter infatigable, qui a sillonné les continents pour étudier des gens et des objets, s'attelle avec conviction à réhabiliter l'histoire de la wilaya de Tlemcen. Très simplement, quelles sont les richesses du musée de Tlemcen ? Nous avons des reliques romaines, de l'ère islamique et française. Mais, nous nous enorgueillissons de nos 9 200 pièces de monnaie des période zianide, turque et romaine. Il y a à voir aussi, et c'est une fierté, la coudée royale et de la porte de la Tachfiniya. Un musée que peu de gens visitent ? C'est peut-être vrai et c'est pourquoi nous commençons à penser comment le rendre au public, diffuser le savoir… Mais, c'est quoi l'urgence pour vous ? Nous devons en urgence protéger le site de Mansourah, en le dotant de gardiens et plus tard le clôturer sans cacher les horizons, bien entendu, ainsi que faire payer les visiteurs, comme cela se fait partout dans le monde. Nous ferons la même chose pour le palais du Mechouar et Sidi Boumediene. Nous nous occuperons du site d'Agadir qui renferme les bains d'Idriss 1er, qui datent du 8ème siècle et qui sont livrés à eux-mêmes. Il y a Honaïne également. C'est dire si nous avons du pain sur la planche… Comment comptez-vous rendre attractif le musée de Tlemcen ? Nous allons créer deux salles d'histoire qui retraceront les périodes coloniales, turque, zianide. Nous irons jusqu'aux Almorades et Almoravides. Nous dégagerons une grande salle pour faire de l'ethnologie et préserver les grandes figures de Tlemcen et ses lieux de mémoire. Enfin, nous préparons déjà le mois du patrimoine qui aura lieu à partir du 18 avril prochain.