Cette concentration est devenue même « un phénomène structurel » au niveau des portefeuilles de certaines banques publiques, révèle la Banque d'Algérie dans sa note de conjoncture du 2e semestre 2006. A l'origine de la plupart des scandales financiers ayant éclaté ces dernières années au sein de nos banques publiques, la concentration des crédits de financement sur certains gros débiteurs privés s'est encore accentuée en 2006. Pis encore, cette concentration est devenue même « un phénomène structurel » au niveau des portefeuilles de certaines banques publiques, révèle la Banque d'Algérie dans sa note de conjoncture du 2e semestre 2006. Devant la gravité du phénomène, le gouverneur de la BA, Mohamed Laksasi, a interpellé dimanche dernier, à l'occasion de la présentation de la note de conjoncture, les banques publiques pour qu'elles mettent en place les « meilleures pratiques » en matière de gestion des risques de crédit et de contrôle interne. La Banque d'Algérie et la Commission bancaire continuent, a-t-il souligné, « de veiller à ce que toutes les banques poursuivent les efforts requis pour l'amélioration durable de leur gestion des risques de crédit, en mettant l'accent sur le suivi de la concentration des risques de crédit sur certains gros débiteurs public et privé ». Il s'agit, pour lui, « d'un préalable dans la perspective de la mise en œuvre en Algérie, à partir de 2008, des nouvelles règles prudentielles de Bâle 2 ». Selon les chiffres avancés par le même responsable, la liquidité bancaire a atteint 1 146,9 milliards de dinars à fin décembre 2006 contre 732 milliards de dinars une année auparavant, soit une augmentation de 415 milliards de dinars. « Ce sont les dépôts des entreprises des hydrocarbures, évalués à 730 milliards de dinars à fin 2006, qui ont pleinement alimenté cet excès de liquidité du système bancaire », a-t-il indiqué. Afin de contrecarrer d'éventuels effets inflationnistes dans ce contexte d'excès de liquidités, la Banque d'Algérie a dû intervenir en mettant en place des techniques financières dont, notamment, la « facilité de dépôts » et les « réserves obligatoires ». La facilité de dépôts est une forme d'épargne qui permet aux banques d'effectuer des dépôts auprès de la Banque d'Algérie pour une échéance de 24 heures et à un taux prédéterminé. S'exprimant sur les crédits à l'économie des banques qui se sont établis à 1 941,2 milliards de dinars à fin 2006 (contre 1 804 milliards de dinars en 2005), le gouverneur a indiqué que la part des crédits au secteur privé a été de 52,8% (contre 49,6% une année auparavant), tandis que la part du secteur public a été de 47,2% (contre 50,4%). Le gouverneur de la banque des banques a imputé, partiellement, la baisse de la part des crédits du secteur public aux rachats par le Trésor public des créances sur les entreprises publiques déstructurées et dissoutes.