Le fait divers est récent et remonte à la semaine écoulée. Les policiers de la sûreté du quartier de Boumerzoug avaient, sur une ordonnance judiciaire, investi un local où se pratiquait l'abattage clandestin. Ils ont saisi une carcasse de bœuf affectée par la fièvre aphteuse, selon le résultat d'analyses diligentées par l'inspection vétérinaire et le bureau d'hygiène communal. Les deux personnes à l'origine de ce trafic s'apprêtaient, comme à leur habitude, à écouler le produit de cet abattage illégal dans les marchés limitrophes. Non sans avoir usé d'un faux estampillage qui leur a valu un placement en détention préventive pour faux et usage de faux. On doit à la vérité de dire que, loin d'être un fait isolé, cette pratique tend malheureusement à se banaliser. Parfois au nez et à la barbe des structures de proximité en charge du contrôle et de la répression des fraudes. L'exemple le plus frappant vient de nous être fourni par des habitants du quartier populeux de Boudraa Salah. En effet, suite à la parution de l'article sus cité, ces derniers nous ont fait part d'un trafic similaire serait pratiqué à leur porte par deux riverains qui ne s'en cachent même pas. Selon nos interlocuteurs, c'est dans leurs garages respectifs transformés en étables et en abattoirs que ces derniers s'adonnaient à leur business. Nos interlocuteurs dénoncent dans la foulée l'impunité dont jouissent les deux mis en cause, « car, disent-ils, comment expliquer autrement le fait que malgré les plaintes dénonçant les immondices et les odeurs nauséabondes générés par ce business illégal, rien n'a été entrepris pour y mettre un terme ». Et dans ce sens, le service d'hygiène communal et le commissariat de proximité sont à leurs yeux coupables de laxisme, « d'autant, ajoutent-ils, que ces pratiques ne sont un secret ni pour l'un ni pour l'autre ». A eux seuls, ces deux cas démontrent que le phénomène de l'abattage clandestin prend à Constantine une ampleur inquiétante et à ce titre la menace est à prendre au sérieux, sachant que les carcasses vendues sur les étals échappent totalement au contrôle des services vétérinaires compétents. D'où le risque sanitaire important en cas d'affectation des bêtes par la tuberculose ou la brucellose, deux maladies qualifiées de hautement transmissibles à l'homme sur la base d'un mode de contamination lié à l'ingestion du lait ou de la viande.