Il a mis en scène les Fourberies de Scapain, qui marque la deuxième étape d'un travail d'adaptation à la scène des œuvres de Molière. Il revient avec Le Tartuffe ou l'Imposteur, une comédie en cinq actes. Bouadjaj Iliès Ghanem, 33 ans, jeune comédien et metteur en scène, déborde d'énergie et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Il évoque dans cet entretien son parcours au sein de l'atelier du théâtre universitaire et son nouveau spectacle qu'il compte présenter au festival régional du théâtre professionnel de Sidi Bel Abbès, du 23 au 29 avril prochains. D'un atelier à un autre, vous faites décidément de la pratique théâtrale dans le milieu universitaire une priorité... C'est une nécessité vitale en ce sens que l'université est, à mon avis, un espace de savoir et de culture qui doit impérativement s'ouvrir au théâtre. Avec l'atelier la scène d'Or, qui est né en 2004 d'une fusion entre les troupes El Basma et Maalim, nous faisons de la formation notre objectif premier. On a opté depuis l'année dernière pour des cycles de formation aux arts dramatiques, portant notamment sur l'expression corporelle et vocale, et ce, malgré l'absence de moyens. On peut dire que ces cycles de formation ont porté leurs fruits grâce au soutien apporté par des comédiens et dramaturges du théâtre de Sidi Bel Abbès. -Pourquoi mettre en scène Le Tartuffe ? C'est qu'en 2004 j'avais déjà porté sur scène les Fourberies de Scapin, un spectacle avec lequel on a participé à plusieurs festivals en Belgique, en France et en Espagne. Pour Molière, le théâtre doit être vu, d'où l'importance de l'apparence, du costume, des personnages. Dans Le Tartuffe, plusieurs thèmes sont traités. Le plus important est celui de l'hypocrisie. Les personnages sont des personnages de composition. Ce qui m'intéresse le plus, c'est de continuer sur ce même registre et de remettre au goût du jour des œuvres puisées du répertoire universel. Actuellement, on est en train d'apporter les dernières retouches au spectacle dans la perspective de notre participation au festival régional du théâtre professionnel qui se tiendra à Sidi Bel Abbès du 23 au 29 avril. Vous avez débuté votre carrière de comédien en 1983, au sein de l'association Bouadjaj que dirigeait votre grand frère. Peut-on dire que pour vous le théâtre est une histoire de famille ? C'est vrai que je suis venu très tôt au théâtre grâce à mes deux frères aînés. Avec l'atelier Bouadjaj on a produit El Kandil et la Malédiction. Par la suite, j'ai participé avec la même troupe à la réalisation de la pièce La résurrection, qu'on a présentée au festival international de Monastir (août 2002) et à Besançon (mars 2003). Avec la Résurrection on a eu, en 1997, le grand prix du festival amateur de Mostaganem. En tant que metteur en scène, Le Tartuffe est ma troisième création après Attention au chien, une adaptation de Fethi Redouane, dramaturge égyptien, réalisée avec l'atelier universitaire El Harf et Les Fourberies de Scapain avec l'atelier la scène d'Or.