En raison de la rareté des pluies qui sont de l'ordre de 10 mm/an, dans les régions du sud du pays, celles-ci vivent une situation pénible, conséquente de la période de sécheresse jamais connue à ce jour. Une telle situation se répercute directement sur l'alimentation en eau potable de la population et, d'une façon générale, sur le développement de l'agriculture et de l'industrie. Aussi, la vétusté importante de canalisations constitue un obstacle aux opérations de distribution, alors que les coupures d'eau, elles, favorisent la fragilisation du réseau. Face à cette situation préoccupante, les spécialistes de l'agence du bassin hydrographique du Sahara ont organisé une journée d'étude et d'information sur l'économie et la préservation de l'eau. Ainsi, un programme d'urgence a été préconisé afin d'économiser l'eau et réduire les pertes importantes enregistrées au niveau des réseaux. Sachant qu'à la wilaya de Ghardaïa et à titre d'exemple, l'Agence des eaux, depuis sa récente installation, a recensé plus de 200 000 abonnés. Plus de la moitié de l'eau fournie est perdue dans la nature. En effet, l'année hydrologique 2006-2007 a enregistré un déficit d'environ 60%. Un déficit qui se répercute sur le niveau des nappes d'eau souterraines qui ont connu une baisse importante. Vingt mètres, semble-t-il, pour les nappes de la région. C'est pour cette raison que pour les quelque 320 forages gérés par l'Agence des eaux, le volume d'eau global emmagasiné n'atteint que 40% de la capacité globale, soit à peine 501 369 m3/jour. Pour ces raisons, les séminaires présents ont arrêté un ensemble de recommandations susceptibles de mener au mieux des actions de redynamisation des programmes en cours et de mise en œuvre d'un programme d'urgence en vue de faire face à cette grave crise. Un programme d'urgence visant également à garantir la prochaine saison pluviale qui devra reconstituer les réserves au niveau des nappes d'eau souterraines. Ainsi, sont prévus l'équipement des 320 forages réalisés et le fonçage de nouveaux forages pour mobiliser un débit global supérieur au débit actuel, la rénovation des réseaux de distribution les plus vétustes, la réparation des fuites sur les réseaux à travers la multiplication des équipes d'intervention, la réhabilitation et la maintenance des installations de production d'eau potable. Par ailleurs, en matière de gestion du service public de distribution d'eau, des actions d'amélioration seront menées par l'établissement public de la gestion des eaux, nouvellement créé. Des actions qui consistent en la généralisation du comptage réel, l'élimination à terme de la facturation au forfait, le réajustement du tarif de l'eau adapté à la région du sud du pays, la sensibilisation des usagers sur l'économie de l'eau et la mise à disposition du consommateur d'un numéro vert pour signaler toute fuite apparente et recueillir les doléances ou préoccupations. Le secteur des ressources en eau devra engager également des actions en concertation avec le secteur de l'agriculture en vue d'assurer la protection et la sauvegarde des ressources en eau. Ainsi, plusieurs actions ont été recommandées, telles la généralisation de l'irrigation au goutte-à-goutte, l'interdiction des cultures spéculatives à l'intérieur des périmètres interdits, l'installation des compteurs d'eau sur les forages à usage agricole et le renforcement de la police des eaux dans sa mission de recherche et de constatation d'infraction dans l'usage du domaine public hydraulique, notamment à l'encontre de forages illicites. En ce sens, les programmes d'urgence arrêtés lors de cette journée d'étude en matière de mobilisation de l'eau permettront, une fois concrétisés sur le terrain, d'atténuer la situation de pénurie d'eau ressentie par les citoyens, notamment au niveau des régions du Sud.