Ses vergers seront, désormais, privés d'irrigation. C'est la nouvelle mesure draconienne qui vient d'être prise par les pouvoirs publics afin d'économiser les ressources de la nappe phréatique de cette région qui sera réservée, exclusivement, à la consommation domestique. La Mitidja, connue pour sa terre fertile, ne produira, donc, plus et ce, jusqu'à nouvel ordre. Cependant, les agriculteurs de cette région seront indemnisés en conséquence. Les responsables de l'Algérienne des eaux, expliquent cette décision par le fait que la nappe phréatique blidéenne est surexploitée alors qu'actuellement l'alimentation d'Alger est assurée en grande partie depuis cette ressource souterraine (260.000 m3/j) et du barrage de Keddara, qui produit seulement 80.000 m3. Les potentialités de la nappe sont estimées à 200 m3/an répartis entre l'AEP Blida (410 hm3/an) et l'AEP Alger (60 hm3/an), l'agriculture (12 hm3/an) et l'industrie (12 hm3/an). Sur les 200 hm3/an que recèle la nappe avec une moyenne pluviométrique de 900 mm/an, 198 hm3/an sont pompés annuellement. Le renouvellement des eaux souterraines a connu une nette régression ces dix dernières années en raison de la sécheresse qui a diminué considérablement les réserves hydriques de la wilaya. La situation est, donc, critique et une telle décision peut se répercuter directement sur la production nationale agricole qui connaît, ces derniers temps, une extension grâce à l'application du Pnda. Le BIP va, automatiquement, dégringoler et le pouvoir d'achat, par la force des choses s'affaiblir. Des postes d'emplois vont être supprimés et des employés compressés alors que le chômage bat son plein. La répercussion sera dure à supporter et par le citoyen et par l'Etat, elle est cependant la résultante de plusieurs facteurs, à commencer par la mauvaise gestion des autorités concernées de cette ressource précieuse et l'inconscience des citoyens quant à sa préservation. Si le gaspillage persiste, les représailles vont être encore plus redoutables.