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Et maintenant ?
Publié dans El Watan le 31 - 03 - 2007


Faut-il s'étonner du rejet par Israël de l'offre arabe de paix ? La réponse tient en un seul mot : non. Mais à l'inverse, retiendra-t-on, les pays arabes, qui ont accepté de tendre la main et ressortir une proposition de paix faite déjà en 2002 et qu'Israël avait déjà rejetée, ont fait preuve de perspicacité, car il fallait bien arriver à cette heure de vérité et que les choses puissent se décanter par elles-mêmes. C'est en effet Israël qui a suggéré un retour à ce qu'on appelle communément le plan de Beyrouth qui va bien au-delà de l'idée d'échange des territoires contre la paix, car cette fois, c'est de normalisation qu'il s'agit. Une véritable garantie pour l'avenir. Elle a été soumise par les Saoudiens, déjà auteurs d'un autre plan vieux de vingt-cinq ans, consigné dans la fameuse résolution du sommet arabe de Fès de septembre 1982, stipulant de manière implicite une reconnaissance d'Israël. On remarquera au passage que ce sont les Arabes qui prennent l'initiative en matière de paix. Mais constate-t-on à l'inverse, Israël fait preuve d'une véritable obstruction, et ce rejet de toute espèce d'ouverture est caractéristique de la société israélienne. L'électorat israélien formaté, selon l'expression à la mode, ne renvoie à sa classe politique que ce que celle-ci veut entendre. La réponse vient à travers le bulletin glissé dans l'urne à chaque élection. Plus clairement, à l'exception du court passage de Yitzhak Rabin, assassiné par un extrémiste israélien malgré une conception bien particulière de la paix, puisque le processus d'Oslo a été conclu pour ne jamais être appliqué, l'électorat israélien a toujours porté au pouvoir tous ceux qui prônent la guerre contre les Palestiniens et les Arabes d'une manière générale. C'était Netanyahu en 1996 et Ariel Sharon en 2001. Ou Ehud Olmert, Premier ministre par accident, mais qui a démontré lui aussi qu'il n'était pas un homme de paix. Plus clairement, ne cesse-t-on de constater, la société israélienne a subi un conditionnement qui se répercute dans ses choix électoraux. Et si les Israéliens ont accepté de souscrire au plan de Beyrouth, ils l'ont fait avec le même sens du détail que pour la Feuille de route. C'est-à-dire le vider de sa substance, et encore, demandaient-ils aux Arabes, il fallait sans plus tarder commencer par la normalisation. Comme pour le document du Quartette sur le Proche-Orient, il fallait que les Palestiniens abattent ce qui constitue pour eux leurs ultimes atouts, ce qui veut dire ce qui reste à faire comme concessions, et là il s'agit de renoncer à leur droit à la résistance dans toutes ses formes, et conséquemment désarmer les mouvements qui luttent contre l'occupation. Maintenant que les choses deviennent plus évidentes, quelle sera la réponse arabe ?

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