Une délégation française du conseil régional du Limousin s'est rendue récemment à Guelma, avec pour objectif d'évaluer les potentialités de développement du secteur agricole de la région Seybouse en général, et de poser les bases d'action de coopération future entre les acteurs économiques des deux régions, en particulier pour l'introduction de la race bovine limousine. En effet, selon Pierre Montagne, consultant et promoteur de la race bovine limousine (race rustique à viande), le conseil régional du Limousin est d'ores et déjà en faveur de poursuivre des actions de coopération avec Guelma, ainsi que des missions d'appui technique en faveur de l'introduction et de l'utilisation de la limousine en race pure, ou en croisement avec le cheptel laitier existant, et même avec la race locale dite la « guelmoise ». Pour ce faire, il ajoutera qu'il est indispensable de mettre en place un schéma directeur national et régional de développement bovin, lait, viande et mixte, regroupant tous les professionnels gravitant autour de ces filières en Algérie. Il faudrait également, selon le consultant promoteur, que les animaux soient réceptionnés à Guelma dans des conditions permettant leur rapide adaptabilité à leur nouveau milieu, optant pour des étables qui répondent aux normes requises, un personnel parfaitement formé et une alimentation en fourrage, ensilage et compléments alimentaires de qualité et en quantité suffisante. En clair, un raisonnement en filières est d'emblée mis en avant, soutenu par un cahier des charges très précis. Quant au projet d'amélioration de la race locale, la guelmoise, il est question d'un programme qui pourrait être mis en place à l'Institut technologique moyen agricole (ITMA) de Guelma. Ce travail sera certainement de longue haleine et fera appel à la technique de l'insémination artificielle, ce qui permettra de doubler le poids des carcasses des races locales. Un acquis non négligeable pour nos éleveurs, c'est certain ! 3050 euros, la tête La limousine est une race à viande par excellence. Elle puise son origine dans le Limousin en France, une région riche en végétation et pâturage et aux conditions climatiques rudes, particulièrement en hiver. Ces conditions ont façonné tout au long des siècles la rusticité de cette race. Elle est utilisée dans 60 pays à travers le monde pour ses qualités bouchères et de reproduction. L'ensemble de ses atouts n'a pas échappé du côté guelmois. Les représentants de la Chambre d'agriculture, et celle du commerce et d'industrie la Seybouse, ainsi que les éleveurs, en sont conscients, mais il y a un os. A priori, le montant par tête est de 3050 euros. Les normes préconisent l'achat de 12 têtes par éleveur, plus un cahier des charges bien assaisonné, la facture risque de faire fuir beaucoup de souscripteurs, nous a-t-on confié au niveau de la Chambre de l'agriculture de Guelma. Le représentant de la filière lait au niveau de cette instance avancera que les éleveurs dans le secteur sont intéressés par l'acquisition de la limousine, mais afin de l'utiliser pour le croisement avec les races laitières locales, uniquement. Nous noterons que 300 dossiers en vue d'acquérir des vaches laitières d'importation par des éleveurs ont été déposés au niveau de la chambre d'agriculture font actuellement l'objet d'étude complémentaire au niveau de la Chambre nationale d'agriculture. Cette dernière se fixe pour objectif l'importation de 50 000 génisses pleines d'ici à l'horizon 2009 à l'échelle nationale.