Président de la section locale des experts judiciaires agréés et assermentés près la Cour de justice, qui englobe aussi la wilaya voisine Tissemsilt, maître Zoubeidi, entouré de ses pairs, a bien voulu répondre à notre sollicitation destinée à faire mieux connaître cette corporation. Pourquoi vous vous êtes organisés en association ? Notre association regroupe des experts de différentes disciplines et, depuis sa naissance, voilà huit mois, on tente de nous faire comprendre, de nous faire entendre, non sans sonner l'alarme au sujet de certaines pratiques qui, accumulées et répétées, ne font que générer des conflits dont on aurait pu faire les frais. De quelle façon ? Les experts qui font d'ailleurs leur travail conformément à une éthique propre à chaque corporation, tout en étant à la base de certaines décisions de justice, ne sont pas très écoutés. Pourtant, de par l'expérience et les réalités du terrain que nous maîtrisons presque parfaitement, beaucoup de ces conflits n'auraient pas surgi si, à la base, les responsables de différents services techniques avaient souscrit à la légalité. Disons que s'ils avaient respecté les normes à chaque opération, le résultat aurait été autre, quand bien même certaines situations induites par le développement tous azimuts que connaît notre région auraient gagné en qualité, en fiabilité et en crédibilité vis-à-vis de tout le monde, à commencer par notre opinion publique locale. Mais il y a les lois et surtout la justice qui veille sur le respect des normes… Heureusement, mais beaucoup de justiciables auraient pu éviter d'interminables procès, sur fond d'expertises et de contre-expertises si, au départ, nos experts, chacun dans son domaine, avait été consultés (comme tous nos autres concitoyens) pour donner leurs avis sur tel ou tel projet d'intérêt commun. Je n peux pas dire plus mais il y a des exemples pour illustrer la problématique. Lesquels ? Trouvez vous normal qu'il y ait dans la ville, ne serait-ce qu'à titre d'exemple, la réalisation de centaines de kiosques dépourvus de toilettes, que certains d'entre eux, réalisés dans le cadre des waqfs, le soient avec du béton armé ? A qui sont-ils destinés ? Que font nos bureaux d'études ? Mais que préconisez vous ? En tant qu'auxiliaires de justice dont les membres sont astreints comme certains corps à l'inscription obligatoire au tableau, on a besoin (les experts) de mieux nous faire connaître à travers des journées d'études juridiques. Nous avons, nous aussi, nos problèmes car souvent, et à tort, les justiciables nous prennent à partie quand certaines décisions de justice sont en leur défaveur. Quels sont selon vous les dossiers qui sont les plus traités ? Incontestablement ce sont ceux relatifs au foncier agricole mais aussi urbain, suivis par des litiges concernant l'urbanisme et l'immobilier. L'urgence requiert le transfert de la propriété des grands parents, ce qui n'a jamais été entrepris. Il y a, pour ne pas verser dans la critique systématique, de bons exemples qui nous viennent d'entités publiques, à l'exemple de l'OPGI qu'il faudrait saluer.