Le précédent record était vieux de 17 ans. En mai 1990, le TGV avait atteint la vitesse de 515,3 km/h. Le record absolu de vitesse d'un train reste détenu par le Maglev, train japonais expérimental à sustentation magnétique, qui est monté à 581 km/h en 2003. Peinte en noir, la « V150 » a été conçue spécialement : les deux motrices ont vu leur puissance « gonflée », des moteurs supplémentaires sont répartis le long du train et les roues sont plus grandes que sur un TGV normal, de façon à assurer de très hautes vitesses sans faire surchauffer les moteurs. Sur la ligne elle-même, la puissance électrique a été fortement augmentée et la caténaire chargée d'alimenter le convoi a été renforcée, de même que le ballast, lit de graviers sur lequel reposent les rails, qui sera soumis à d'intenses vibrations. Ce « dragster des rails » a déjà atteint, au cours de plusieurs dizaines d'essais officieux non homologués effectués depuis mi-janvier, au moins 559 km/h selon la SNCF, et même 568 km/h, selon une source proche du dossier. Selon son directeur général exécutif Guillaume Pépy, « ce qui est important pour nous aujourd'hui, c'est de prouver que la technologie TGV qui a été inventée en France par la SNCF, il y a maintenant 30 ans, est une technologie d'avenir ». Il a aussi souligné l'intérêt commercial du record pour Alstom, en rappelant que le TGV avait déjà été vendu en Corée du Sud et qu'il y avait de « grands espoirs » pour l'exporter « en Amérique du Sud, et peut-être aussi aux Etats-Unis ». Le TGV français, concurrencé principalement par le Shinkansen japonais et l'ICE allemand, est notamment en lice pour la future ligne à grande vitesse argentine. Les essais servent également à améliorer « la fiabilité, le confort, le bruit, les vibrations », grâce aux « 600 indicateurs sur la rame qui permettent de regarder le comportement du train et de la voie, et ainsi de préparer le TGV de demain », a ajouté M. Pépy. Quant à la possibilité de voir un jour les TGV rouler à 360 km/h en exploitation commerciale, M. Pépy a indiqué que « c'est possible techniquement » mais qu'il fallait « regarder si cela vaut le coup économiquement ». Le TGV Est roulera à 320 km/h à partir du 10 juin.