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Chada brise les tabous
Publié dans El Watan le 05 - 04 - 2007


Là où les politiciens et les diplomates ont lamentablement échoué, une chanteuse sortie du néant a réussi. Dans un Irak ravagé par la guerre civile, meurtri de surcroît par les divisions ethniques et confessionnelles, un Irak qui n'arrête pas de compter ses morts et de panser ses blessures,Chada Hassoun, la nouvelle idole de la Star Academy arabe, a créé le miracle en rassemblant, le temps d'une soirée, sunnites, chiites et kurdes dans un même élan de joie, de ferveur populaire et d'enthousiasme délirant pour saluer une victoire à dimension multiple, artistique, politique et patriotique. C'est donc tout le peuple irakien qui a laissé éclater dans les rues de Baghdad et les chaumières les plus reculées son immense fierté à l'annonce du triomphe de cette artiste qui représentait les couleurs du pays dans une compétition où elle ne semblait pas au départ faire figure de favorite. Mais Chada, en plus de sa beauté extraordinaire, avait pour elle l'atout maître qui allait faire basculer tous les pronostics : une voix superbe et une présence insolente qui ne pouvait laisser insensibles les membres du jury. A tous ceux qui le croyaient englouti dans les atrocités de la violence, ne se souciant que de sa survie physique, le peuple irakien oppose un démenti en montrant que dans son for intérieur il garde majestueusement un fonds culturel, un penchant naturel pour l'art, qui traduisent en fait toute la valeur de sa personnalité. Ils étaient, rapportent les dépêches d'agences, des millions à être rivés à leur petit écran et à voter pour leur star (sept millions de SMS) qui, en hommage aux marques de sympathie qui lui ont été témoignées, s'est agenouillée au moment de son triomphe pour embrasser l'emblème irakien devant les caméras du monde entier qui immortalisaient l'événement. Un geste historique qui restera pour l'éternité. Chada, née d'un père irakien et d'une mère marocaine, a surclassé tous ses adversaires venus du Maghreb, d'Arabie Saoudite, de Bahreïn ou du Koweït au terme du concours organisé au Liban. Au-delà de son succès artistique qui lui ouvrira sûrement une brillante carrière, la performance qu'elle vient de réaliser aura été un véritable coup de tonnerre politico-idéologique en réconciliant le peuple irakien avec lui-même et surtout en devenant le symbole de son unité, bien que celle-ci demeure encore très fragile. Seul le football a réussi jusque-là à relever ce défi qui paraît insensé, mais la chanson a fait mieux, puisque Chada, surnommée la “fille de la Mésopotamie”, est allée jusqu'à déstabiliser le puissant establishment religieux, l'amenant dans l'euphorie générale à saluer lui aussi publiquement et sans réserve cette consécration qui transcende tous les tabous, voire tous les préjugés. Les islamistes, d'habitude intransigeants sur la symbolique des valeurs occidentales véhiculées par un challenge musical du type de la Star Academy et qui représente à leurs yeux un danger pour la morale, ont donc mis un bémol à l'étroitesse de leur vision pour ne retenir que ce qui va fondamentalement dans l'intérêt du peuple irakien. Si la musique adoucit les mœurs, elle peut se révéler comme un facteur d'équilibre qui n'a pas son pareil. A voir cependant toute l'hostilité qui a frappé la participation des compétitrices algériennes aux concours analogues organisés au Maghreb et ailleurs, de la part de certains dépositaires du dogme, il y a de quoi se poser des questions sur certaines idées reçues chez nous qui ont tendance, en prenant ce cas de figure, à se manifester plus par des positions radicales que par une quelconque ouverture d'esprit. Ce rigorisme qui s'accommode rarement avec la chose culturelle n'admet pas que des Algériennes habillées selon les goûts de la mode actuelle, c'est-à-dire correctement mais un peu branché, participent à des concours musicaux et dont le passage est retransmis sur le petit écran. Les gardiens autoproclamés du temple de la morale trouvant cela indécent, inconvenant pour notre identité culturelle, ont donc entrepris de faire pression sur la télévision nationale pour satisfaire leurs desiderata. Au final, ce sont eux qui ont remporté la palme, puisque HHC a cédé en optant sans coup férir pour la censure. Résultat des courses : l'Algérie est aujourd'hui le seul pays à avoir des chanteuses de talent concourir pour un titre maghrébin ou arabe mis en jeu par la Star Academy, mais que les Algériens, férus de ce genre de manifestation, ne pourront pas suivre sur leur propre télévision. Cela même si la star Ac Maghreb montée par le groupe tunisien Karoui §Karouin, avec comme support la nouvelle chaîne de divertissement Nesma TV, adopte un profil soft avec un contenu “plus familial”. Encore un paradoxe qui met notre Unique en porte-à-faux avec ses impératifs culturels et qui laisse à ses concurrentes maghrébines le terrain libre pour conquérir le public... algérien. Dans cette histoire de la Star Ac, il y a certes le retrait de notre petit écran du champ audiovisuel régional qui est occupé de plus en plus par les audacieux du commercial et de la politique, mais aussi l'affirmation de principes idéologiques têtus qui, pour des considérations partisanes, ne cessent de faire des dégâts dans notre propre politique culturelle. L'exemple de Chada Hassoun en tout état de cause mérite d'être médité.

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