Le Pen, qui se présente pour la dernière fois de sa vie à cause de son âge avancé, espère bien battre Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy s'il passe l'obstacle du premier tour. Agé de 78 ans, il est considéré comme le plus vieil homme politique français. C'est en 1956 qu'il débute sa carrière politique comme député au Parlement français. Il n'avait alors que trente ans. Le Pen ne s'arrêtera pas là. Il crée en 1972 un parti politique qu'il nomme Front national avec plusieurs de ses amis nostalgiques de l'Algérie française. Ce qui caractérise Le Pen, ce sont ses déclarations provocatrices. Exemple : « Les chambres à gaz ne sont qu'un détail de l'histoire » ou « Les malades du sida sont un danger pour la nation et ressemblent aux lépreux ». Des déclarations qui lui ont valu plusieurs condamnations judiciaires. Malgré cela, le candidat du Front national n'a pas reculé ni changé d'un mot ses discours enflammés ni sa stratégie de prise de pouvoir. Bien au contraire, il n'a pas cessé de brocarder les politiques issus de « l'establishment », « qui ont accaparé le pouvoir depuis 30 années et qui font tout pour éviter une alternance ». « Politique de la préférence nationale » Le programme de Le Pen n'a pas changé lui aussi depuis son adoption. Il accuse l'immigration d'être à l'origine des problèmes sociaux et économiques que vivent les Français de souche. Et pour y remédier, le candidat du Front national propose d'appliquer « la politique de la préférence nationale », véritable levier politique, selon lui, pour offrir plus d'avantages aux Français d'origine hexagonale. Sur le plan européen, le Pen se dresse contre l'Union européenne. D'après lui, les institutions françaises ont été affaiblies par cette union. En cas de victoire, Le Pen prévoit de rétablir le franc français à la place de l'euro et de mettre fin à « Schengen », en rétablissant les frontières entre les pays pour lutter contre l'immigration clandestine et les délocalisations. Dans ce cadre, Le Pen et les eurosceptiques ont d'ailleurs gagné une bataille en 2005 lorsque le peuple français avait voté contre la Constitution européenne. Pourtant, c'est le Parlement européen qui lui ouvre ses portes pour siéger en tant que député au moment où son parti peine à entrer à l'Assemblée française malgré les 15% de votants français qu'il représente. Le Pen était confronté en 2002 ainsi qu'en 2007 à un obstacle potentiel, celui de recueillir les 500 signatures nécessaires pour que le Conseil constitutionnel valide sa candidature. On se souvient des images de Le Pen, le téléphone à la main et appelant personnellement les élus de France pour les exhorter à lui donner leurs signatures. Cette fois-ci, ce sont les leaders des grands partis politiques qui ont plaidé la cause du frontiste « au nom de la démocratie », ont-ils dit. Le 21 avril au soir, Jean-Marie Le Pen tirera vraisemblablement son dernier baroud d'honneur. Il fera ses adieux à la politique, mais laissera derrière lui des idées que sa fille Marine continuera sans doute à défendre.