Les menaces terroristes de ces dernières semaines n'ont pas été prises au sérieux. Les attentats de Reghaïa, Boumerdès ont visiblement préparé ceux d'Alger. Il est inconcevable, inadmissible et choquant de revivre le cauchemar des années 1990. Le cœur administratif et politique d'Alger a été atteint. Les Algérois renouent avec la terreur, de la manière la plus brutale. Le terrorisme frappe indistinctement les militaires, les étudiants, les policiers, les bébés, les mères, les fonctionnaires de l'Etat, pour marquer les esprits, perpétuer l'incertitude… et faire régner le doute. Faut-il céder à la peur, à la panique ? Les Algériens ont su résister, dans les années 90, à la machine de guerre du terrorisme islamiste avec héroïsme et une extraordinaire abnégation. Ils sont en mesure de le faire à nouveau. Le terrorisme ne leur fait pas peur. Il a été pratiqué, vécu, combattu et vaincu… Ils craignent, par contre, le renoncement, la faiblesse, les compromissions de ceux chargés de faire sortir l'Algérie de la crise. Il est temps pour l'Etat algérien, au risque de plonger le pays dans une grave crise politique et morale, de déterminer, une fois pour toutes, une politique claire d'éradication du terrorisme. La politique de la main tendue a ses limites. Nous le vivons. Il ne faut surtout pas sous-estimer l'impact désastreux des attentats d'hier sur l'état de l'opinion algérienne. Les Algériens ont besoin, aujourd'hui, plus que jamais d'un Etat fort, qui combatte le terrorisme avec fermeté. Cette lutte doit être implacable. Les Algériens sont également dans l'obligation de bâtir une union nationale contre le terrorisme. Les groupes politiques et sociaux doivent s'unir, indépendamment de leur position partisane… Mais pour s'unir, les pouvoirs publics sont tenus de fixer le cap ; construire la démocratie, faire reculer les pratiques autoritaires, hâter les réformes économiques pour favoriser la croissance et le plein emploi et éradiquer la corruption. Un Etat fort est celui qui réussit à établir une relation basée sur la confiance. Mais les Algériens doutent… L'Algérie donne la nette impression de naviguer à vue. Le discours politique est flou ; et même un peu trop absent, lorsqu'il s'agit de rassurer les Algériens à propos de leur sécurité et sur l'avenir de leurs enfants, alors que les caisses de l'Etat sont pleines. Le marasme et l'immobilisme ambiant servent fondamentalement l'islamisme politique, ses relais militaires. L'Algérie ne peut plus se permettre de tourner en rond continuellement. Il faut trancher. Le pays a besoin d'un sursaut. La « turbulence » terroriste cherche à s'implanter, à nouveau, dans la capitale ! C'est un danger capital pour le pays. Il n'y a plus de temps à perdre…