Quelques minutes à peine après les deux attentats d'hier à Alger, ce fut la stupeur chez la population de Annaba. Les discussions sont partout les mêmes, sur la voie publique, dans les administrations, les cafés. « Encore une fois, les terroristes ont frappé au cœur d'Alger. En ciblant le Palais du gouvernement à une heure de pointe, ils ont voulu faire le maximum de victimes parmi des civils innocents », estiment les uns. Pour d'autres, Alger ensanglantée revivait soudain les cauchemars de l'aéroport Houari Boumediène, du boulevard Benboulaïd, de la Maison de la presse, des tueries dans les villes, villages et de nombreuses autres agglomérations du pays. Hommes ou femmes de tout âge ont été choqués de revivre, même de loin, la barbarie et la sauvagerie des terroristes. Bon nombre se disent partager la peine des proches des victimes et comprendre que la réconciliation nationale n'est pas pour demain. « Personnellement, je suis étonné que l'on n'ait pas pris acte de l'appel lancé par les responsables américains à leurs ressortissants en Algérie et au Maroc, il y a exactement 63 jours. ça veut dire qu'ils étaient bien informés de ce qui allait se passer dans ces deux pays », considère Hocine G., un ancien moudjahid.