La station de relevage principale de la commune de Aïn Taya, qui était auparavant sous la responsabilité de la direction de l'hydraulique, a été finalement reprise par les services de la société des eaux et assainissement d'Alger (Seeal), a-t-on appris récemment auprès la cellule de communication de cet organisme. De gros travaux « d'urgence et de restructuration » sont en cours au niveau de cet ouvrage, avance-t-on, sans préciser toutefois la nature de ces opérations. « La station pourrait être mise en fonction durant la prochaine saison estivale pour permettre l'ouverture au public de la plage où elle est implantée (Aïn El Beïda, les Falaises) », déclare-t-on. Selon une source de la direction de l'hydraulique, la Seeal devrait rééquiper la station du fait que le matériel existant est détérioré. Le rôle de cette station, selon les responsables du secteur, est de collecter les eaux usées qui se déversent depuis la ville dans la plage El Bahdja, puis les refouler vers la station d'épuration de Réghaïa pour leur traitement. Réalisée durant les années 1995-1996 par la direction de l'hydraulique de la wilaya de Boumerdès, du fait que la localité de Aïn Taya relevait, avant 1997, de cette wilaya, cette station n'a jamais fonctionné. Après la création du Gouvernorat du Grand Alger (qui a vu l'annexion à la capitale de plusieurs communes relevant de Boumerdès, Blida et de Tipaza), du temps de Chérif Rahmani, actuellement ministre chargé de l'Environnement, la direction de l'hydraulique a hérité de cet ouvrage non fonctionnel. La direction d'Alger a hérité également d'une conduite de refoulement des eaux usées vers Réghaïa, non fonctionnelle aussi. Une mise en marge a été décidée, mais sans succès. « A chaque essai, la canalisation explose », avait-on appris, fin 2006, auprès des services techniques de l'APC de Aïn Taya. Les premiers tests ont ainsi dévoilé les imperfections dans la construction de l'ouvrage. « La conduite a été réalisée avec des matériaux non adéquats, expliquait le subdivisionnaire de l'hydraulique de Dar El Beïda, territorialement compétent (El Watan du 4 novembre 2006). D'où donc ses éclatements répétés. Les services habilités décident enfin de prendre en charge ce « cadeau empoisonné ». Il a été décidé, en effet, de réaliser une autre conduite de refoulement depuis Aïn Taya jusqu'à Réghaïa, en passant par la commune de Heuraoua sur une longueur de 30 km. En même temps, l'ancienne canalisation, dont la réalisation ne répondait pas aux normes, a changé de vocation : elle collecte désormais les eaux usées des particuliers pour les jeter à la mer, en attendant l'achèvement des travaux de réaménagement de la station de relevage vieille de plus de 10 ans. Le nouveau projet, selon la direction de l'hydraulique, a été quasiment achevé en 2005. En novembre 2006, il ne restait qu'un tronçon de 30 m de conduite à réaliser. Un obstacle particulier gênait l'avancement des travaux. Deux familles s'étaient installées sous des tentes sur le tracé du projet, du côté de la salle omnisports de Aïn Taya, plus précisément à l'entrée d'un site de chalets abritant des sinistrés du séisme de mai 2003. Les « squatteurs », qui avaient élu domicile à cet endroit depuis 2004, n'étaient pas là au moment du début des travaux. Cette situation ambiguë, qui a été rendue publique par El Watan en novembre 2006, a conduit au relogement des deux familles puis à l'achèvement des travaux de réalisation de la conduite au cours de l'année dernière. En attendant l'été, les belles plages de Aïn Taya continuent de recevoir d'importantes quantités d'eaux usées.