La nouvelle qui nous est parvenue de l'hôpital de Toulouse, le mardi 20 mars, nous a causé une douleur immense. Terrassé par la maladie, tu nous as quittés. Il nous est difficile de réaliser que tu n'es plus à nos côtés. Les anciens de Touiza ont eu la chance de te connaître depuis l'Indépendance de l'Algérie ; et depuis, l'amitié n'a fait que se renforcer. Auprès de toi, nous, tous, avons tant appris. Très jeune, tu as pris l'engagement de te battre pour les causes justes. Etudiant à l'Ecole d'architecture de Lausanne, tu as défendu la cause du peuple algérien pour sa liberté et à l'indépendance, tu faisais partie de la jeune élite de l'Algérie indépendante, architecte à la CADAT, puis à l'ETAU et professeur aux Beaux-Arts d'Alger. Tu as participé à la création de l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme d'Alger (EPAU) où tu as toujours servi en qualité de professeur et exercé à plusieurs reprises en qualité de Directeur des études. Tu avais l'estime de tes collègues et des étudiants qui appréciaient tes qualités d'enseignant, ta disponibilité et ta chaleur humaine. Ton engagement, dans le cadre associatif, a été également exemplaire. Membre fondateur en 1965 de l'Association des Jeunes Travailleurs Volontaires Algériens (AJTVA), tu as encadré bénévolement plusieurs projets de construction, réalisés par les jeunes, dont le dispensaire de la cité Mahieddine, la cantine de Takriets, la Maison familiale de Skikda, etc. Sur ces chantiers, tu apportais ton énergie et ton savoir-faire en inculquant aux jeunes volontaires les valeurs de solidarité, de dévouement pour l'intérêt général et du travail bien fait. Lorsque nous avons repris l'activité associative en 1989, par la création de l'Association nationale de volontariat Touiza, tu n'as pas ménagé tes efforts pour apporter ta contribution à l'ensemble des projets entrepris : chantiers du patrimoine, formation et, plus récemment, le programme de solidarité avec la population de la wilaya de Boumerdès, par la réalisation de plusieurs projets socioculturels, suite au séisme du 21 mai 2003. Dans les moments difficiles, tu avais cette capacité toute particulière de nous donner du courage, tu savais trouver les mots qu'il fallait pour chaque situation, en usant même de ton sens inné de l'humour pour nous détendre. Ta nature confiante et optimiste nous a aidés à surmonter la peur et l'anxiété que nous avons tous connues durant les années terribles de terrorisme. Bien qu'arrivé à l'âge de la retraite, tu as fait le choix de continuer à servir les jeunes en leur dispensant ton savoir jusqu'à ce que la maladie t'arrache à tous ceux qui t'aiment. André, tu as toujours été discret, tu pars comme tu as vécu, discrètement, sans bruit, nous n'avons même pas eu le temps de nous rendre compte de ta souffrance. Nous t'aimons et tu resteras présent dans nos cœurs. Au revoir André