RESUMé : Bilel la querelle. Il ne lui fait plus confiance. Il ne supporte pas le fait qu'elle garde un bon souvenir de Nabil. Il la gardera même si elle ne veut plus de lui. Depuis cette nuit-là, rien n'est pareil. Mélissa n'aspire qu'à rentrer au pays… 24eme partie Bilel a envoyé la lettre qu'avait écrite Mélissa à ses parents, seulement après l'avoir bien lue. Comme elle ne leur disait rien sur leur vie commune, il n'y vit aucun inconvénient. Cependant, maintenant que Mounira et Saïd avaient répondu et qu'ils posaient des questions délicates auxquelles leur fille devra répondre clairement, le mari avait décidé de ne pas lui remettre la réponse envoyée par ses parents. Dans celle-ci, il était dit que Mounira allait très mal, que la chimiothérapie ne pouvait plus rien pour elle. La dernière effectuée avait provoqué une hémorragie. Son père leur demandait de venir au plus vite, sachant que la malade allait bientôt rendre son dernier souffle. Bilel sait combien sa femme est attachée à sa famille. Si elle apprend que sa mère est mourante, elle allait se servir de n'importe quel moyen pour le quitter et aller à son chevet. Il n'ignore pas qu'elle ne lui reviendrait plus. Si les choses allaient bien entre eux, il n'hésiterait pas à l'emmener. Mais ce n'est pas le cas. Il sait qu'elle n'aspire qu'à le quitter. Et c'est pourquoi, il décide d'écrire les lettres à la place de ses parents. Il mettra à la poubelle publique toutes celles que Mélissa écrit. Si l'une d'elles parvenait à sa famille, ils se douteraient qu'il se passe quelque chose. Quatre mois ont passé depuis le début de la correspondance. Un jour où elle fait du rangement, elle découvre une carte qu'elle avait apportée lors de son départ du pays. Une carte où ses parents lui avaient écrit leurs vœux de chance et de bonheur. De tous ses papiers, c'est le seul que bilel lui a laissé. Il lui a pris le reste, les a cachés ailleurs qu'à la maison. Son cœur s'est serré à la vue des mots de bonheur. L'écriture ressemble vaguement à celles des lettres qui lui sont parvenues. Elle a un léger malaise lorsque son intuition la pousse à aller comparer les écritures. Mélissa doit s'asseoir pour ne pas tomber. Des larmes lui montent aux yeux. Elle a tellement mal au cœur qu'elle a envie de vomir. - Il m'a trompé pendant tout ce temps ! Pourquoi ? Mélissa passe la journée à pleurer, à essayer de trouver un moyen pour sortir de la maison mais tout est fermé, à clef de l'extérieur. De toutes les fenêtres, elle ne voit personne. Elles donnent toutes sur les murs construits autour du pavillon. Elle a pu apercevoir à plusieurs reprises le facteur mais la boîte aux lettres est située à une vingtaine de mètres. Il est rare qu'il regarde vers le pavillon. Il en faudrait beaucoup pour qu'il la remarque. Dans sa colère et son impuissance à changer les choses, elle se met à casser tout ce qui est à portée de main, mettant les lieux sans dessus dessous. Mais même après avoir passé sa colère sur les objets, elle n'arrive pas à se calmer. Quand Bilel rentre le soir, il reste figé à l'entrée par le spectacle qui lui est offert. Mélissa est assise par terre, pleurant toujours sa peine, sa colère. - Tu n'es qu'un salaud ! Où sont-elles ? - À la poubelle, répond Bilel qui savait que mentir est inutile vu qu'elle avait découvert la vérité. - Comment as-tu osé ? Je te déteste ! Je te déteste ! crie Mélissa en se levant. Tu entends ? Je te déteste ! - Je ne suis pas sourd, dit-il en fermant à clé. Mais tu resteras avec moi, même si tu me détestes. Je ne te laisserais jamais partir ! - Cela arrivera un jour ou l'autre, Bilel, l'avertit-elle. Mais, dis-moi, mes parents que m'ont-ils écrits ? - Rien de spécial, répond-il. - Je ne te crois pas. Papa n'a rien dit sur maman ? Tu sais tout comme moi qu'elle est malade. Son état n'a pas évolué ? Il n'y a que toi qui peux répondre à cette question puisque tu as lu les lettres. Alors ? - Ta mère est mourante… - Quoi ? Mourante ! Mélissa a sursauté comme si elle a reçu un coup. Quand Bilel fait un pas vers elle, elle tombe en arrière, les yeux écarquillés. - Mélissa ! Bilel se penche sur elle, la saisit par les épaules mais elle ne réagit pas, la bouche et les yeux ouverts, le corps raide entre ses mains. Bilel pose une main sur son cou, cherchant un battement qui puisse le rassurer, mais rien… A. K. (À suivre)