A l'appel d'associations locales à Tichy, un rassemblement a été organisé dans la journée de lundi devant le siège de l'APC pour apporter le soutien au premier responsable de la commune, suspendu depuis le 8 avril sur décision du wali de Béjaïa. La suspension de M. Hamid Aïssani est officiellement motivée par le fait qu'il soit poursuivi en justice dans un procès en diffamation qui l'oppose à un ancien correspondant de presse. Décision que l'élu du FFS, reconduit à la tête de la municipalité lors des dernières élections partielles, trouve « complètement injustifiée », au regard de la loi. « Cette mesure est injuste et l'article de loi en l'occurrence n'a été appliqué qu'à moitié puisque les élus de l'assemblée n'ont pas été consultés sur la décision par la wilaya. De plus, ajoute le maire suspendu, le jugement n'a même pas encore été rendu concernant l'affaire ». M. Aïssani estime que cette décision « arbitraire » est « un scénario monté de toute pièce ». L'affaire remonte à 2004 quand le P/APC avait introduit une plainte pour diffamation contre un correspondant de presse local qui a, à son tour, poursuivi le P/APC pour « affichage public et atteinte morale ». En attendant le verdict final de ce procès en appel, M. Aïssani n'a pas manqué de souligner « le blocage des services de la collectivité », qu'entraîne sa suspension. Des cadres et anciens élus du FFS ont pris part à la manifestation de lundi qui a dénoncé « l'abus de pouvoir et l'instrumentalisation de la justice ». Aux yeux de M. Ferhat, militant du FFS et ancien président de l'APW, « l'arrêté de suspension n'est pas conforme aux dispositions de la loi qui stipule que la suspension ne peut-être confirmée que si l'assemblée populaire de la commune est sollicitée pour avis », étape qui, en l'occurrence, n'as pas été respectée, défend-on encore. Djoudi Mammeri, ancien sénateur issu du même parti, trouve pour sa part, que la décision de suspendre le maire n'est qu'un « acte politique », visant à « déstabiliser » le fonctionnement de la collectivité. « Nous sommes là pour épauler notre président d'APC qui est victime d'un complot. Le maire a été élu par les urnes et sa suspension ne peut se faire que par la population qui l'a désigné par voie du vote », s'insurge le président de l'association du village Tagouba, qui, lui, relie la suspension aux rapports souvent tendus entre l'APC et la daïra. A la fin du rassemblement, des manifestants, des jeunes pour la plupart, ont fermé la circulation routière sur la RN9, axe qui traverse la localité, pendant au moins deux heures. Quelques échauffourées ont éclaté entre les manifestants et les policiers avant que les organisateurs du rassemblement n'interviennent pour appeler à la sagesse et libérer la circulation.