Le député des Verts français, Noël Mamère, fait de nouveau intrusion dans l'affaire Khalifa. Dans un entretien publié hier par notre confrère El Khabar, le maire de Bègles considère « insignifiantes », les « chances » de voir Rafik Abdelmoumen Khalifa extradé de Grande-Bretagne vers la France, estimant qu'en la matière, les « intentions » de la justice française ne sont aucunement de récupérer l'ex-golden boy algérien, accusé pourtant dans diverses affaires en France. La demande d'extradition présentée courant mars dernier par la justice française répond, selon lui, à un « scénario qu'ont échafaudé ensemble les autorités françaises et algériennes en vue de tromper l'opinion publique » et pour détourner l'attention sur l'« implication (dans ce scandale) de nombreuses personnalités françaises ». Ces personnalités appartiennent, d'après le député de la Gironde, à une « catégorie d'investisseurs du secteur pétrolier » qui « ont su tirer profit de la mascarade Khalifa pour accroître leurs investissements et acquérir, entre autres, des biens immobiliers d'une grande valeur (…) ». A la question de savoir si les stars du cinéma français, Gérard Depardieu et Catherine Deneuve, seraient de nouveau entendues par la justice, M. Mamère écartera l'éventualité. « La justice française, dit-il, n'a ni l'audace ni le courage de les convoquer pour le risque que cela comporte de dévoiler l'implication d'autres personnalités (…). » Noël Mamère n'en dira pas davantage, lui, qui faut-il le rappeler, est le politique français par qui le « scandale est arrivé ». Il est, en effet, le premier à charger l'ex-PDG du groupe Khalifa et à écorner, et publiquement, le prestige de ce dernier, précipitant, par ses déclarations incendiaires, la chute de l'« empire ». Le député ouvrira les hostilités en septembre 2002 en refusant d'assister à un match de l'équipe de rugby de Bègles, dont Khalifa est devenu le sponsor, justifiant sa résolution par le fait que Rafik Abdelmoumen Khalifa soit, selon ses propres termes, l'« allié des généraux algériens avec lesquels il a fait sa fortune, et l'allié du pouvoir algérien qui contribue à la barbarie, qui assassine et torture ». Les demandes d'ouverture d'enquêtes parlementaires formulées par Noël Mamère quelque temps après sur l'origine des fonds du groupe Khalifa et les conditions d'attribution d'une fréquence à la chaîne Khalifa TV par le CSA ont été rejetées par le Parlement français pour insuffisance d'éléments et manque de « preuves ». Rafik Abdelmoumen Khalifa comparaîtra le 2 mai prochain devant des magistrats britanniques qui trancheront la demande d'extradition qu'ont introduite les autorités françaises. Il est détenu à Londres depuis le 27 mars passé suite à un mandat d'arrêt européen lancé contre lui par la justice française pour banqueroute frauduleuse, abus de biens sociaux et blanchiment d'argent.