Le tribunal de Tipaza vient d'écrouer trois cadres de la direction de la Caisse nationale de retraite (CNR) de Tipaza, un cadre de la direction des moudjahidine de la même wilaya et a placé sous contrôle judiciaire sept autres, après avoir découvert dans un premier temps le préjudice d'un milliard de centimes, concernant uniquement le traitement de 4 dossiers de retraités. Les éléments de la police judiciaire de la sûreté de la wilaya de Tipaza avaient entamé leur enquête, qui demeure cependant en cours, depuis le mois de janvier 2007. Des brevets de pension sont établis et signés avant l'achèvement du traitement des dossiers de retraite. Les documents qui doivent figurer dans les dossiers « des retraités » sont détruits par la suite. Des personnes qui n'avaient jamais cotisé, de surcroît jamais travaillé, à leur surprise générale, perçoivent des retraites intéressantes. Ce qui a intrigué encore les services de sécurité, c'est cette décision qui émanait de la direction générale de la CNR, alors que l'enquête suit son cours en ordonnant le transfert de 25 000 dossiers de retraite de Tipaza vers Chéraga, alors que plusieurs milliers de dossiers de retraite traités par les services de la CNR sont en réalité suspects. Le processus légal n'a pas été respecté. Certains « retraités de la nomenklatura » avaient perçu des rappels estimés à des centaines de millions de centimes, selon nos sources, qui restent à confirmer. Des dossiers d'hommes politiques sont concernés par ce nouveau scandale. Le délai de traitement des dossiers de retraite, qui émanaient de la direction des moudjahidine de Tipaza, selon les enquêteurs, ne dépassait pas une heure au niveau des services de la CNR. Il y aurait des dossiers de personnes des familles victimes du terrorisme qui sont éclaboussées par cette affaire. Les policiers de la PJ de la sûreté de wilaya de Tipaza, grâce à « des aiguilleurs » travaillant au sein de la CNR qui les informaient et les orientaient par des lettres anonymes vers les dossiers suspects, sont arrivés à découvrir le pot aux roses. Le préjudice causé dans ce scandale de la CNR de Tipaza est estimé à un montant qui dépasse largement celui de Khalifa, affirme le coordinateur des enquêteurs. Beaucoup de précautions sont alors prises. La réaction « des retraités puissants » (ndlr, gros bonnets) qui avaient bénéficié de ces pensions faramineuses est à craindre. « Détournement et dilapidation de deniers publics, faux et usage de faux, escroquerie, complicité », tels sont les griefs retenus dans cette affaire de crime économique. Néanmoins, l'enquête des policiers de la PJ de la sûreté de wilaya de Tipaza avait permis de démasquer et de mettre à nu le véritable « hold-up ». Les vrais retraités confrontés aux difficultés devront se réjouir de cette nouvelle, après avoir été humiliés et mal traités avant de pouvoir arracher leurs droits. « Il n'est pas exclu que cette pratique soit toujours en cours dans d'autres wilayas du pays », conclut le coordinateur des enquêteurs.
