Des montants allant de 33 000 DA jusqu'à 110 000 DA seront ainsi versés dans les comptes des retraités affiliés à la Casnos. L'Etat a daigné enfin réorienter son regard en direction des retraités. Le gouvernement vient de prendre des mesures que cette catégorie de citoyens accueillera certainement avec satisfaction. En effet, les retraités non salariés, affiliés à la Casnos, percevront un rappel de près de deux ans, suite à l'augmentation du SNMG de 6 000 à 8 000 DA, décidée par le gouvernement dès janvier 2001. La décision a été entérinée par le ministère du Travail et sera mise en application dans les tout prochains jours. Cette bonne nouvelle suscitera un soulagement certain chez les125 000 personnes concernées, dont 25 000 moudjahidine, après une longue attente de plus de deux ans. La loi stipule que le retraité doit toucher une pension qui ne peut être inférieure à 75% du SNMG. Le moudjahid retraité, lui, doit recevoir une pension de 2 fois et demi le SNMG. Or, la situation financière peu reluisante qui a prévalu à la Casnos en 2001, n'a pas permis à ses adhérents d'encaisser ces nouvelles pensions tenant compte de la révision à la hausse du SMNG. Maintenant que l'équilibre financier de la caisse est retrouvé, le département de M. Louh veut rétablir dans ses droits cette catégorie de citoyens. Une enveloppe de 3,5 milliards de DA a été dégagée à cet effet par la caisse. Des montants allant de 33 000 DA jusqu'à 110 000 DA seront ainsi versés dans les comptes de ces retraités. Il est clair que la première somme concernera certainement les petites pensions tandis que la seconde sera octroyée aux moudjahidine. Par ailleurs, la revalorisation des pensions des retraités de la Caisse nationale de retraites (CNR), qui intervient chaque année conformément à la loi 83-12, subira de nouvelles mesures. Pour cette année, le ministre du Travail a décidé de cibler en priorité les bénéficiaires de petites pensions. Un projet initié par M. Louh est actuellement en cours d'étude en collaboration avec la DG et le conseil d'administration de la CNR. Pour cette réévaluation, la caisse consacre annuellement une enveloppe de 3,5 milliards de DA qu'elle répartit sur environ 1 460 000 retraités dont 700 000 directs. L'objectif assigné à cette mesure a trait à une hausse des pensions jugées faibles afin de “réhabiliter la classe moyenne”, dira le ministre du Travail. Il sera, en outre, mis en place un fonds de réserve de retraite auquel auront recours les responsables de la CNR au cas où celle-ci souffrirait d'un déséquilibre financier. C'est, en fait, estime le ministre, un matelas de réserves dans lequel puiseront les pouvoirs publics en cas d'urgence. Le gouvernement semble échaudé par le scénario de 1997, où la CNR faisait face à un déséquilibre financier sans précédent, qui l'a contraint à ne pas “payer” ses adhérents. La tutelle est en train de préparer à cette nouvelle mesure un ancrage juridique dans le cadre de la loi 83-12. Un décret exécutif est, à ce propos, en préparation. “Nous œuvrons pour la solution des problèmes dans le but d'améliorer le système de la sécurité sociale et d'assurer sa pérennité, tout en maintenant l'équilibre financier des différentes caisses”, a tenu à préciser le ministre du Travail au cours d'un regroupement des représentants des caisses de retraite, hier, au siège du ministère. Un dispositif d'“aide à domicile” pour les retraités Cette rencontre a pour ordre du jour l'évaluation de l'opération d'aide à domicile au profit des retraités de la CNR. Ce nouveau dispositif concernera essentiellement les retraités invalides, nécessitant l'aide d'une tierce personne, ceux âgés de 70 ans et plus, dépendants et/ou vivant seuls ainsi que les handicapés non autonomes. Cette opération se déroule en trois phases. La première étape qui a démarré le 20 mars dernier, a ciblé 14 wilayas. Plus de 198 000 questionnaires ont été envoyés à ces personnes pour recueillir leurs doléances et recenser leurs besoins. La deuxième a touché 19 wilayas vers lesquelles 249 000 questionnaires ont été expédiés dès le 30 avril dernier. Pour la troisième phase, enclenchée le 7 mai dernier, 15 wilayas ont été programmées et 131 000 questionnaires transmis. D'ores et déjà, la formule d'aide retenue est une visite mensuelle au domicile du retraité qu'assurera un agent de la CNR. Celui-ci va s'enquérir des conditions dans lesquelles vit l'adhérent de la caisse. En cas de besoin, l'agent doit également l'accompagner pour l'encaissement de la pension. Parmi les priorités revendiquées par les questionnés dans leurs réponses, on note la revalorisation de la pension de retraite. Pour eux, le montant n'est plus en adéquation avec le pouvoir d'achat. Ils demandent plus d'aide pour les soins, les cures thermales et le remboursement à 100% des médicaments pour les maladies non chroniques. Grâce aux besoins affirmés par les concernés, la tutelle compte établir un fichier national social de tout ce qui a trait à toutes les questions sociales dans notre pays. B. K.