Les arts martiaux vivotent à Souk Ahras, n'arrivent pas à faire parler d'eux et restent par la force des choses d' illustres inconnus. Ce n'est pourtant ni le talent qui manque ni la compétence dans l'encadrement, mais plutôt les moyens matériels et la volonté de miser sur des disciplines qui ont réussi à maintes reprises à hisser haut les couleurs locales. Trois années seulement après sa création, le Club amateur de Souk Ahras (CASA) qui regroupe trois disciplines, le judo, le karaté et le tai-Ji-Tsu, compte plus de 300 athlètes et a réussi lors des éliminatoires de la région Est organisées jeudi à Guelma, à arracher avec brio trois qualifications pour le championnat national de judo pour la catégorie des minimes. « Pour les sports de combat, l'élève n'évolue et ne s'aguerrit que grâce à la multiplication des rencontres et la régularité des compétitions. Leur fréquence demeure en deçà de nos aspirations. Nous tentons d'y remédier par l'organisation de championnats locaux à l'instar de celui de mars dernier qui a été un franc succès pour la wilaya », tels sont les propos de l'un des membres fondateurs de l'association qui a fait don du sous-sol de sa maison avec aménagement pour abriter les sections sportives de CASA. L'ouverture d'autres salles est une condition sine qua non pour le renforcement des arts martiaux à Souk Ahras laquelle se contente pour l'heure d'une seule salle omnisports opérationnelle au niveau de l'OPOW et d'une salle de judo, patrimoine communal depuis la période coloniale, celle de la cité Rebbahi étant à la disposition du centre universitaire. D'autres espaces qui s'y prêtent à l'instar de l'ex-Souk El Fellah ont été proposés par différentes associations pour faire face à l'exiguïté qui caractérise la quasi-totalité des salles. Mieux encore, CASA propose l'octroi d'une parcelle de terrain et compte sur les notables et la société civile pour y ériger un complexe pour les sports de combat, qui viendrait renforcer les structures déjà existantes et qui ne répondent plus aux besoins de la wilaya. Au moment où des sports onéreux par excellence jouissent de sponsors et c'est tout à leur honneur, l'athlétisme, le judo, le karaté et autres disciplines se débattent dans de sérieux problèmes d'ordre financier mais refusent de jeter l'éponge sous peine de la mouiller par les larmes des enfants de la ville. Côté nantis et entreprises, on lésine sur le moindre dinar s'il n'est pas multiplié ultérieurement.