Contrairement à ce qui a été rapporté par la presse le mois dernier, le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Bouabdellah Ghlamallah, ne semble pas être inquiet ni dérangé par la campagne de « prosélytisme chrétien » menée dans certaines régions du pays, surtout en Kabylie, qui a été largement commentée dans les journaux. Serein et confiant, Bouabdellah Ghlamallah a souligné hier, en marge d'une rencontre avec les directeurs centraux de son département, que « chacun est libre de se convertir à la religion qu'il estime bonne pour lui. Nous ne sommes pas contre la liberté de culte ». Outré par ce qui a été écrit ces derniers jours dans la presse, le ministre a, en effet, démenti les propos colportés par certains journaux où on l'a présenté comme un prédicateur d'un risque « d'effusion de sang » entre les musulmans algériens et les autres chrétiens, si la propagation du christianisme ne s'estompe pas. Il dit n'avoir jamais tenu de discours « haineux » contre ceux qui n'épousent pas l'Islam. Pour lui, le mouvement d'évangélisation apparu ces derniers temps en Algérie « ne constitue pas un danger puisqu'il ne touche qu'une partie de cette frange sociale que représentent les jeunes ». Et d'ajouter : « Les Kabyles sont profondément attachés à leur islamité, voire mieux que d'autres. Et je suis sûr qu'une telle campagne ne les influencera pas. » Selon lui, « seuls les jeunes oisifs affectés par leurs conditions sociales et culturelles cèdent à cela ». Ainsi, il estime que l'évangélisation en Algérie ne constitue aucunement « un phénomène à combattre, car il est loin de l'être », en le qualifiant simplement de « petite déviation de l'Islam qui arrive dans tous les pays du monde ». « Il y a actuellement en Algérie beaucoup de Chinois qui se sont convertis à l'Islam. Pourquoi les adeptes des autres religions n'ont-ils jamais dit que l'Islam menace leur culte ? » Le ministre est contre l'oppression. « Nous n'avons pas le droit d'oppresser la conscience des gens. Laissons-les choisir et apprécier leur choix. Le jour où ils se rendront compte des valeurs et des vertus de l'Islam, ils reviendront sans doute », a-t-il indiqué. Ajoutant : « Ce sont nos imams qui doivent donner l'exemple pour attirer les autres à entrer dans l'Islam. » Il précise par ailleurs qu'on a accordé trop d'importance à ce sujet, alors qu'il ne s'est rien passé de grave. Pour lui, ce ne sont que des « allégations » de certains milieux de la presse.