Le mouvement associatif de la commune des Issers se dit « offusqué de la satisfaction affichée et exprimée par le P/APC des Issers » quant au « progrès enregistré » dans le développement de la commune. Les portes paroles de 3 associations de villages (Ghoumrassa, Ikadrithen et Leguiousse) font état de la situation catastrophique dans laquelle vivent les villageois des Issers. « Vous y rencontrez toutes sortes de problèmes », affirment-ils avançant que « contrairement à ce que soutient le premier responsable, la majeure partie des routes de la commune ne sont pas dans un bon état ». Les routes de la Carrière, Chlout, Leguiousse, Ouanougha, Ghoumrassa, Bouchakour, El Hamri et Djaouna, parmi d'autres villages, « ne sont pas totalement refaites », disent-ils. Evoquant le problème d'eau, nos interlocuteurs soutiennent que « de nombreux villages vivent sans eau courante depuis 2004 ». Le représentant de l'association du village Leguiousse, Bouafad Brahim, nous dira : « La conduite desservant le village a été réalisée il y a près de 15 ans grâce à l'apport financier des habitants et actuellement le problème d'eau se pose encore. » M. Bouafad dit qu'en guise de réseau d'assainissement, les habitants de son village ont fait une conduite avec un tuyau en plastique (du PVC) en cotisant. « Et ce bricolage persiste depuis des années », ajoute-t-il. L'assainissement est quasi inexistant dans la plupart des villages des Issers, soutiennent nos interlocuteurs, précisant que « l'APC a réalisé, dans certains endroits, quelques tronçons pour laisser les eaux usées se déverser dans la nature, le long de la route d'El Qaria par exemple ». Ghoumrassa n'en est pas plus chanceux, selon le président de son association, Djaâtit Saïd. « La promesse que nous ont faite les autorités communales de réaliser deux pistes pour notre village n'a pas été tenue. La piste de Tikharobine a été réalisée en partie sur le tronçon contenu dans le territoire de Bordj Menaïel, mais pas ce qui revient à celle des Issers. Ils nous promettent de le faire en juin prochain. La même chose pour celle allant de El Aincer Oukarouille à Larbaâ. Nous espérons que ces promesses seront honorées. Pour le nivellement des pistes de Bougayir et de Aït Ouaouali, le P/APC nous dit qu'il n'a pas trouvé d'entrepreneur désireux de le faire », explique notre interlocuteur. M. Djaâtit souligne qu'il y a des cimetières dans les périmètres desservis par ces pistes et qui sont parfois simplement inaccessibles à cause de l'état de la route. « Ce qui nous cause d'énormes difficultés », dit-il. Rappelant l'apport de ce village à la lutte contre le colonisateur français durant la guerre de Libération nationale, le président de l'association de Ghoumrassa dit qu'il existe, dans la périphérie du village, une casemate où ont été tués 24 combattants. « Depuis que les forces coloniales l'ont bétonnée, personne ne sait ce qu'il y a dedans », témoigne-t-il. Et il déplore « l'état d'abandon du cimetière des chouhada qui renferme 74 tombes ». M. Djaâtit se console toutefois de la réalisation d'un château d'eau et d'une conduite devant extirper le village au sempiternel problème de ce liquide vital. Le plus grand douar des Issers, Ouanougha, vit aussi moult problèmes, selon le responsable de l'association des Ikadrithène. Le chemin desservant ce douar de près de 10 000 habitants est refait en partie seulement. « Comme si les nids de poule qui jonchent la route ne suffisaient pas, l'APC a érigé des dos d'âne sur la route. Les écoles primaires, au nombre de 3, sont délabrées et la conduite d'alimentation en eau potable existe depuis 10 ans, mais elle est inutile puisqu'il n'y a pas d'eau », dit-il. Notre interlocuteur nous dit que seule la conduite principale a été faite et que les hameaux et autres regroupements de maisons ne sont pas desservis. « Comme ailleurs dans la commune, le réseau d'assainissement est inexistant dans notre village et il se pose d'énormes problèmes à cause de la forte densité de la population dans un espace aussi limité. Nous avons beaucoup de cas en justice pour des histoires de voisinage : accès, rejets d'eau ou d'ordures, litiges autour des délimitations des propriétés… », ajoute le responsable de ladite association. Comme ses amis de Leguiousse et de Ghoumrassa, M. Kader se plaint de l'absence de l'éclairage public dans son village. « Il a été fait il y a 2 ans, mais dès que les lampes se sont grillées, tout l'investissement s'est avéré vain », s'indigne-t-il. « Les 2 bus assurant le transport scolaire au profit de nos enfants sont insuffisants », ajoute notre interlocuteur. Les représentants des 3 associations se plaignent en outre des « lenteurs de concrétisation du programme d'aide au logement dans le cadre du Fonal qui peine à se concrétiser depuis 2 ans ». « Nous avons contribué à la confection des listes des citoyens qui méritent cette aide, nous avons affiché notre disposition à toujours contribuer à tout ce qui peut aider le citoyen à surmonter ses problèmes, mais les responsables locaux nous ferment leurs portes », concluent-ils.