Au-delà du caractère s'attachant essentiellement au contrôle et à la vérification de chaque détail d'application dans tous les aspects de la gestion de l'institution judiciaire, le moins que l'on puisse dire sur la visite du ministre de la Justice, ce samedi dans la wilaya de Djelfa, est qu'elle a été si marathonienne que même la synchronisation horaire initiale en a été chamboulée. Infatigable, le ministre a effectué sa visite en un peu plus de 13 heures avec une très courte interruption pour cause de déjeuner à 17 h. Tout au long de son investigation menée avec minutie dans les tribunaux de Aïn Oussera et Hassi Bahbah (HBB) ainsi que la cour, Tayeb Belaïz a fait montre d'un profond étonnement devant certaines situations qu'il a jugées inadmissibles dans une institution qui, selon lui, dispose désormais suffisamment de moyens humains, financiers et matériels ! Par exemple, la présidente du tribunal de HBB ne dispose pas de l'Internet contrairement à son pair le procureur de la République, dans la même juridiction, « 4 magistrats occupent un seul bureau » et, pis encore, le prétoire du tribunal criminel est revêtu de tapis usé, ce qui a mis le garde des Sceaux dans un terrible état de colère. « Bien que nous soyons encore en phase de construction d'un pouvoir judiciaire, celui-ci doit impérativement s'accorder avec l'ambition du citoyen et du justiciable, car les décisions que vous rendez, le sont au nom du peuple », a précisé le garde des Sceaux s'adressant aux magistrats lors de son allocution dans une salle d'audience du nouveau siège de la cour flambant neuve. Au détour de son inspection dans l'actuel palais, le ministre a été accosté par un employé lui demandant un recrutement en qualité de permanent, au motif qu'il est titulaire d'une licence en droit. Ce à quoi le ministre a répondu sèchement : « Le diplôme ne signifie pas forcément l'aptitude requise pour une mission donnée. Il vous faut obligatoirement passer par un concours national. » Au cours de son bref passage dans la maison d'arrêt de Djelfa, surpeuplée de 650 détenus pour une capacité théorique de 237 et sans médecins ni psychologue, le ministre a annoncé pour incessamment la mise en vigueur d'un statut particulier du personnel pénitentiaire. Enfin, il est à noter l'hommage de respect et d'admiration qu'il a rendu aux femmes magistrats qu'il a trouvé douées de perspicacité.