Dans l'histoire contemporaine des médias, 2006 a été l'année la plus sauvage », résume Johann Fritz, directeur de l'Institut international de la presse, évoquant « une guerre contre le journalisme ». Publié à Vienne, mercredi 25 avril, le rapport annuel de l'IPI a enregistré l'an dernier 100 journalistes tués dans le monde. Il faut remonter à 1999 -avec 86 tués- pour approcher un tel chiffre. Parmi les 180 pays étudiés, l'Irak décroche, pour la quatrième année consécutive, le sinistre record de « pays le plus meurtrier » avec 46 victimes, presque tous dans le cadre d'assassinats ciblés. Exercer son métier a aussi coûté la vie à 10 journalistes aux Philippines, 7 au Mexique, 5 au Sri Lanka, 4 au Pakistan, 3 en Afghanistan et en Colombie, 2 au Venezuela, en Russie, en Inde et en Chine. Les meurtres dont sont principalement victimes des journalistes locaux « ont presque tous été perpétrés dans l'impunité », précise le rapport. L'IPI relève parallèlement aux assassinats que de nombreux pays -Corée du Nord, Turkménistan, Libye, Syrie ou Arabie Saoudite- continuent à réprimer l'exercice d'un journalisme indépendant au point de rendre le métier quasiment impossible. L'organisme s'alarme enfin des exactions menées à l'encontre de la presse dans des pays comme le Zimbabwe, la Gambie, la République démocratique du Congo ou encore en Russie.