Cent journalistes ont été tués à travers le monde en 2006, la pire année jamais enregistrée pour la profession, selon le rapport annuel de l'Institut international de la Presse (IPI) publié ce mercredi à Vienne. «2006 a représenté l'année la plus sauvage et la plus brutale dans l'histoire contemporaine des médias», relève le directeur de l'IPI, Johann Fritz, en évoquant une véritable «guerre contre le journalisme». L'Irak est resté pour la quatrième année consécutive le pays le plus meurtrier pour les journalistes avec 46 tués, «dans presque tous les cas dans le cadre d'assassinats ciblés», relève ce rapport qui passe au crible 180 pays. Des journalistes ont également trouvé la mort dans 23 autres pays, à commencer par les Philippines (10), le Mexique (7), le Sri Lanka (5), le Pakistan (4), l'Afghanistan (3), la Colombie (3), le Venezuela (2), la Russie (2), l'Inde (2) et la Chine (2). Les meurtres, dont sont principalement victimes des journalistes locaux, «ont presque tous été perpétrés dans l'impunité», s'alarme l'IPI, qui fédère des journalistes et des responsables de médias de 120 pays. Selon cet organisme, la précédente année la plus meurtrière pour les journalistes avait été 1999, avec 86 tués. En 2005, 65 journalistes avaient été tués, soit 13 de moins qu'en 2004. L'IPI relève que parallèlement aux assassinats, un nombre important de pays continuent à réprimer l'exercice d'un journalisme indépendant au point de rendre cette pratique quasiment impossible. Seul pays d'Europe où des journalistes ont été tués l'an passé, la Russie s'est notamment distinguée avec l'assassinat ] non élucidé – de la journaliste d'investigation Anna Politkovskaïa.