Le parrainage des candidats de l'UDR (un parti qui n'a pas encore d'agrément) par l'ANR donne lieu à une véritable alliance qui s'est construite au fil du temps et qui ambitionne aujourd'hui de profiter de cette aubaine pour montrer la voie aux autres formations de la mouvance démocratique qui ont de tout temps appelé à unir leurs forces. « L'Etat républicain est menacé », affirme Mohamed El Moro, chef d'entreprise, coordinateur local de l'UDR et tête de liste ANR à Oran. Il s'est exprimé la veille du lancement de la campagne électorale pour annoncer que « la sauvegarde du caractère républicain de l'Etat contre le terrorisme et l'islamisme est une priorité » et que la campagne que son alliance compte mener sera strictement nationale et axée sur le projet de société prôné par les deux formations. « Le rôle d'un député est de défendre les orientations d'un projet de société global et non pas de s'embrouiller dans des considérations techniques, une affaire de technocrates et de spécialistes », explique-t-il en précisant : « nous, nous n'allons ni promettre des logements, ni dire que nous ferons d'Oran une capitale économique, ni parler d'investissement parce que nous considérons que les problèmes sont collectifs et globaux. » Réappropriation républicaine Mais, loin des feux de la rampe, sans se préoccuper des autres adversaires « sauf, précise-t-on, quand cela touche les principes de base de la République », on compte bien mener une campagne de proximité, dans tous les quartiers de la ville et des communes, en se basant sur le mouvement associatif, le tête de liste étant, dit-on, venu à la politique par ce biais-là. Second sur la liste, Derrar Nouredine, est porte-parole local de l'ANR. Issu du secteur de l'éducation, il est venu à la politique par l'effet qu'a produit Réda Malek en 1995. Alors que M. Kharobi, un ancien du PAGS est un retraité des services agricoles, connu pour sa probité, est placé en 3ème position, Hellali Mustapha est lui aussi issu de la mouvance démocratique pour avoir tenu le bureau d'Oran du RCD pendant un moment. Il est quatrième sur une liste qui comporte également une femme chef d'entreprise, Dr Naima Lazouni et un représentant (Moulay Tayeb) de la zaouïa de Sidi El Hasni. Un meeting que devra animer Reda Malek est programmé pour le 8 mai. « Le date est symboliques et il s'agit d'une réappropriation républicaine dans le cadre des valeurs de novembre, en somme opposer le concept de famille républicaine à la famille révolutionnaire », nuance Riadh Allel, un des animateurs du QG de campagne installé dans un bureau au centre commercial El Anik. Pour le meeting réellement populaire, juste après un grand gala de musique pour les jeunes prévu jeudi, il sera animé le vendredi 11 mai par Amara Benyounes. « Les sigles seront laissés de côté pour mener à bien ce début de construction d'un grand cadre républicain », ajoute le membre de la CCICEL qui annonce une grande mobilisation pour mettre sur pied un système efficace de contrôle des bureaux de vote. En réponse à une question sur la rumeur concernant les quotas, le même interlocuteur estime que ce sont les partis de l'alliance eux-mêmes qui se sont auto octroyé des parts mais, avec les 30% voulus par le chef du MSP, plus de 50% désirés par le FLN et un peu moins de sièges réclamés par le RND on en est à 120%. « Ceci nous ramène à 20% de députés informels dans la prochaine assemblée nationale ! », ironise-t-il, un clin d'œil à la polémique née entre Belkhadem et le secrétaire général de l'UDR.