Les communes de M'Cisna et de Seddouk, à l'instar de nombreuses autres communes de la wilaya de Béjaïa, sont alimentées en eau potable à partir des forages situés sur les bords de l'oued Soummam. Or, depuis quelque temps, ces forages sont menacés de pollution de diverses origines. Les décharges publiques, parfois sauvages, les rejets industriels et ménagers et l'exploitation du sable menacent sérieusement la nappe phréatique et font craindre le pire aux habitants de la région qui s'interrogent « à quand les stations d'épuration ? ». « Nous sommes au courant de ce problème et en avons alerté qui de droit. Des sorties sur le terrain ont été effectuées conjointement avec les services de l'APC, la direction de l'environnement de la wilaya. Une unité privée de traitement de peaux de bovins se trouve en amont de nos forages et risque fortement de polluer le site par ses rejets. Nous avons saisi le propriétaire afin qu'il prenne les mesures nécessaires pour préserver l'environnement de toute pollution. Faute de quoi, nous prendrons les mesures nécessaires », nous déclare le président de l'APC de M'Cisna, M. Aït Ouakli Salah. Selon le P/APC de Seddouk, « pour le moment, nous avons procédé au prélèvement d'échantillons d'eau de ces forages et les analyses ne relèvent pas la présence de bactéries ou autres formes de pollution. Néanmoins, le danger existe. Quant aux décharges publiques, elles sont pour la plupart conformes à la réglementation sauf celle se trouvant en contrebas d'Ighzer Amokrane qui est une décharge sauvage », dit le 2ème vice-président de l'APC de Seddouk qui nous apprend qu'un arrêté de fermeture de l'unité mise en cause a été pris. De son côté, le responsable de celle-ci, M. Ben Zouaoua Aziz, rencontré sur les lieux, estime qu'il y a « un malentendu » entre lui et les deux APC concernées. « Je suis prêt à me conformer à leurs recommandations et directives pour peu que ces deux administrations daignent débloquer ma situation et ensemble, nous réglerons ce problème qui n'en est pas un en réalité, car le peu d'eaux usées provenant de mon établissement est retenu dans deux fosses. Un audit environnemental et une étude de danger ont été faits par un bureau spécialisé et transmis aux services de la wilaya. En attendant, j'ai pris toutes les mesures nécessaires. Néanmoins je dois préciser qu'il ne s'agit pas d'une tannerie qui utilise des produits chimiques mais simplement d'un dépôt utilisant du chlorure de sodium pour la conservation », soutient-il. En attendant, un nouveau commerce se développe dans la région. C'est celui de la vente d'eau potable acheminée par camions à partir d'Akfadou. Ceux qui ont la chance de posséder un véhicule vont par contre remplir leurs jerricans dans différentes sources. Selon le vice-président de l'APC de Seddouk, aucun cas de maladie à transmission hydrique n'a été signalé expliquant que les services concernés surveillent strictement la qualité de l'eau. « Mais cela ne suffit pas. Il faut que les autorités de la wilaya se penchent réellement sur ce problème », préconise t-il.