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Multinationales : Les employés algériens se révoltent
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 23 - 01 - 2010


El Watan, 22 janvier 2010
Décrocher un poste dans une multinationale, le rêve ? Pas tant que ça. Conditions de travail précaires, harcèlement, licenciement abusif… Dans le BTP comme dans l'énergie, ils sont des centaines à monter des dossiers. Mais peu portent plainte ou rares sont ceux à qui la justice donne suite.
« Il y a quelques mois, une machine a causé la mort d'un ouvrier. Sa mort n'a pas été déclarée comme un accident de travail, et sa famille n'a touché aucune indemnité. » L. N., 30 ans, ex-employé à Bechtel International, une multinationale américaine, spécialisée dans les pipelines et basée à Hassi Messaoud, a occupé le poste de responsable de la logistique pendant une année et demie. Il s'est retrouvé à la porte après un congé de sept jours. « La manière dont a agi mon employeur est illégale, car dans la loi, il est impossible de licencier quelqu'un en congé », se plaint-il. Ce licenciement abusif ne serait pas un cas isolé. D'après L. N., des centaines d'employés auraient connu le même sort dans cette société. Nous avons, en vain, tenté de joindre l'entreprise à Hassi Messaoud. « Licenciement abusif, harcèlement, conditions de travail précaires…, selon un avocat du droit du travail, si les dossiers de violation du droit du travail par les sociétés étrangères installées en Algérie – en particulier dans le Sud – sont nombreux, peu d'employés se hasardent à porter plainte. » Ou même à se rebeller à l'image de Meryem Mehdi, employée de British Gas Algeria, en grève de la faim depuis le 9 décembre 2009.
Officiellement pour « campagne d'intimidation et d'humiliation sanctionnée par un licenciement ». La compagnie britannique, elle, se défend en évoquant le refus de l'employée d'accepter un nouveau poste et l'offre d'un dédommagement qui s'élevait à plus de 600 000 DA. « Elle demande 20 000 000 DA, a précisé l'entreprise, ce que BG Algeria trouve irréaliste et inacceptable. » « Ils pensent qu'en nous recrutant, ces étrangers ont le droit de piétiner le code du travail algérien et imposer leur loi », témoigne Ali Nouar licencié en 2008 de la société américaine MI-SWACO Algeria. Ce cadre comptable, dont l'ex-patron était d'origine égyptienne, a payé très cher sa tentative de créer un syndicat représentant ses collègues, visant à mettre fin au « mépris des responsables ». « J'ai subi pendant des mois un harcèlement de la part de mon ancien directeur qui m'a rétrogradé alors que je n'avais commis aucune erreur professionnelle. Cet homme est allé très loin puisqu'il a essayé de m'isoler dans un bureau afin que je ne puisse pas influencer mes camarades », affirme-t-il, avant d'ajouter : « Au mois d'avril 2007, j'ai été l'initiateur d'une cellule syndicale au sein de la société, ce que la loi me permet de faire.
Plus de 200 personnes ont signé leur adhésion au syndicat, mais l'Union locale des travailleurs algériens l'a étouffée à son état embryonnaire. J'avais tenté d'ouvrir la porte du dialogue et discuter des problèmes avec le directeur qui s'entêtait et voulait à tout prix me licencier au lieu de négocier. » Considérée comme l'eldorado des étrangers, la région de Hassi Messaoud compte des dizaines de sociétés étrangères employant des milliers d'Algériens, mais pas à n'importe quel prix. « Mon licenciement a été orchestré d'une manière lâche, durant mon congé de récupération et à l'approche de mon retour à Hassi Messaoud, j'ai reçu par l'intermédiaire d'un huissier de justice une lettre dans laquelle je pouvais lire que j'étais radié des effectifs de MI SWACO/MI ALGERIA SPA », raconte Ali.
Ce père de trois enfants se retrouve aujourd'hui sans emploi. Pourtant, il a obtenu gain de cause dans le dernier jugement qui oblige son ancien employeur à le réintégrer dans la société. La non-application des jugements en faveur des employés des multinationales et l'absence des organismes censés protéger et défendre les droits des travailleurs – inspection du travail et Union générale des travailleurs algériens – ne fait qu'empirer la situation. « Des centaines d'employés se sont rapprochés de l'inspection du travail de Hassi Messaoud, en vain. On recevait de temps en temps “une visite de courtoisie” d'un inspecteur du travail, pour, soi-disant faire un état des lieux, mais concrètement, rien n'a bougé », raconte Nacer Ouerdane, ancien chauffeur dans la société américaine, Western Géco. « Curieusement, ce ne sont pas les ingénieurs qui sont ciblés, mais le personnel administratif, témoigne un employé d'Eurest Support Services (ESS), une filiale du leader mondial de la restauration collective, installée à Hassi Messaoud. Car c'est ce dernier qui est en contact avec les officiels, les responsables… et se trouve donc au cœur des affaires.
En d'autres termes, ils connaissent les rouages de l'entreprise comme personne. En général, au bout de huit mois, il faut les faire partir. Et pour cela, tous les moyens sont bons. » D'après un inspecteur du travail, le rôle premier de l'inspection est de trouver une solution par conciliation. « S'il est impossible de trouver un arrangement, alors l'inspecteur transfère le dossier à la justice, explique-t-il. Le problème, c'est qu'arrivé sur le bureau du procureur, ça bloque… » Licencié en juin 2006 après dix longues années de loyaux services au sein de la multinationale, Nacer a fait l'objet d'un licenciement pour avoir participé à une grève de protestation pour non-paiement de leurs journées de récupération. « Nous faisions des heures supplémentaires impayées, et comble de tout, les journées censées être chômées et payées (fêtes religieuses et nationales) n'étaient pas comptabilisées dans le salaire. Aucune indemnité ne nous a, non plus, été versée après le licenciement, mes collègues et moi », s'insurge Nacer.
A Hassi Messaoud, au numéro de Western Géco, personne n'a répondu à nos appels. Autre problème : les employés ne seraient pas toujours déclarés à la Caisse nationale d'assurances. « Travailler des années dans une société étrangère, et dans des conditions climatiques pénibles sans que ces années ne soient comptabilisées, est une surprise que nous sommes nombreux à avoir eue », affirme Yacine Zaïd, ancien agent de sécurité à Eurest Support Services. Il s'est fait licencier à son tour, le jour où il a voulu, en compagnie d'autres travailleurs de l'entreprise…, créer une section syndicale pour défendre leurs intérêts. Grande fut la surprise de Yacine Zaïd quant à la position du ministère du Travail au sujet de l'exploitation des Algériens par les multinationales. En se présentant en compagnie de militants des droits des travailleurs du Sud au ministère, mardi dernier, la réponse du ministre Tayeb Louh, à propos de l'affaire de Meryem Mehdi et de son employeur BG, ne peut être plus claire : « Essayez de convaincre Mme Mehdi de se résigner à arrêter sa grève de la faim, et de réintégrer son ancienne société. »


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