Plusieurs individus, plus de 3000, qui appartenaient à de groupuscules terroristes, ont été arrêtés suite aux attentats de 2003, dont près de 2000 se trouvent encore en prison. Certains, comme Abdelfattah Raydi, qui s'est fait exploser le 11 mars dans un cybercafé à Sidi Moumen, ont bénéficié de l'amnistie proclamée par le roi Mohammed VI en 2005. A sa sortie, Raydi, 23 ans, a reconstitué sa cellule terroriste. Selon des rapports des services de sécurité, Raydi était en contact avec Hassan Khattab, chef de la cellule Ansar Al Mahdi, laquelle a été démantelée en 2006. Depuis mai 2003, une centaine de cellules terroristes a été décapitée. Parmi elles, la cellule Hidjra wa takfir (Pèlerinage et Apostat), dirigée par un certain Youssef Fikri, alias « Abou Dam (Père du sang) ». Ce dernier avait perpétré plusieurs attentats contre des policiers. Il y a aussi la cellule Assirat Al Moustaqim (Droit chemin), dont le chef Al Miloudi Zakaria, est décédé en prison en novembre 2006 des suites d'une malade chronique. C'est dans les rangs de ces deux cellules qu'auraient été recrutés les instigateurs des attentats du mai 2003. Contrairement aux prédicateurs du salafisme combattant, ces cellules refusent de travailler pour « l'Etat impie » ni même de fréquenter ses mosquées. Ils préfèrent le commerce. La prière, ils la font chez eux. Ces groupuscules sont souvent dirigés et composés de jeunes délinquants et issus de milieux défavorisés, comme l'explique l'universitaire Mohamed Darif. Il existe également d'autres cellules terroristes, qui ont des liens directs avec la nébuleuse Al Qaïda. Il s'agit notamment du Groupe islamique des combattants marocains (GICM). Il a été créé en 1992 dans le camp d'entraînement d'Al Qaïda « Al Farouk » en Afghanistan. Son chef vit à Londres, il s'appelle Mohamed Garbouzi. Ce groupe terroriste, très actif à l'étranger, est constitué essentiellement de Marocains ayant combattu en Bosnie et en Afghanistan. L'un de ses membres les plus influents, Saâd Houssaïni, chimiste de formation, est tombé dans la « nasse » des services de sécurité marocains en mars dernier. L'homme est recherché par toutes les polices du monde depuis plus de quatre ans. Il est considéré comme la clé qui permettra de comprendre les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca et ceux du 11 mars de la même année à Madrid. Houssaïni suscite également l'intérêt des services algériens, qui veulent savoir quelles étaient ses relations avec Nabil Sahraoui, co-fondateur du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), abattu en 2004 en Kabylie. D'autres groupes clandestins infestent plusieurs régions marocaines. Si les principaux chefs sont en prison et interdits de parole, leur base, leurs adeptes s'agitent et prennent le relais, souligne l'expert Mohamed Darif. Selon lui, parallèlement au démantèlement de certains groupuscules terroristes, d'autres cellules clandestines naissent ici et là, notamment autour des villes comme Casablanca, Meknès, Tanger, Fès et Salé. Si certaines sont connues des services de sécurité, beaucoup d'autres non. Et ces dernières peuvent agir à n'importe quel moment.