Environ 44,5 millions d'électeurs éliront aujourd'hui leur 6e président(e) de la Ve République. Ils auront à choisir entre « la France du mérite et de l'effort » du candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy et « la France créative, imaginative » de la socialiste Ségolène Royal, la première femme à accéder à l'Elysée si elle est élue. Paris. De notre bureau La candidate socialiste a promis de « construire une France paisible où l'on pourra réformer sans brutaliser, où jamais je ne dresserais les Français les uns contre les autres, les fonctionnaires contre les autres, ceux qui ont des heures supplémentaires contre ceux qui n'en ont pas, ceux qui ont des parachutes dorés et ceux qui sont licenciés ». « Je veux rassembler les énergies de ce pays ». Pour elle, « c'est un choix entre deux conceptions différentes de l'exercice du pouvoir, deux conceptions du redressement économique, social et écologique du pays, deux approches de l'Europe et du rôle de la France dans le monde ». « Travailler plus pour gagner plus », « réhabiliter le travail », répondre à la « crise morale du pays », propose Nicolas Sarkozy. « Je veux résoudre la crise morale française, elle porte un nom, c'est la crise du travail. Je ne crois pas à l'assistanat, je ne crois pas au nivellement, je ne crois pas à l'égalitarisme, je crois au mérite, à l'effort, à la récompense, à la promotion sociale et plus que tout au travail », ajoute Nicolas Sarkozy. C'est avec beaucoup d'assurance que le candidat de l'UMP – 31% des voix, soit six points d'avance sur la candidate socialiste au 1er tour – aborde la dernière ligne d'une campagne électorale longue et âpre. De bout en bout, les sondages l'ont donné favori, creusant l'écart avec sa rivale socialiste après la confrontation télévisée du 2 mai. Tenant son dernier meeting à Brest, vendredi, Ségolène Royal a appelé à voter contre « le danger Sarkozy ». La réaction ne s'est pas fait attendre. « Expliquer que, si on ne vote pas pour une candidate, on aura de la violence, c'est ni plus ni moins que refuser l'expression démocratique et républicaine. On n'a jamais vu ça, jamais ! », s'indigne Nicolas Sarkozy. Ségolène Royal fera-t-elle mentir les sondages qui la donnent battue ? Les électeurs lui donneront-ils raison aujourd'hui, quand elle affirme que le meilleur sondage c'est le vote du peuple. A quelques heures de la clôture de la campagne électorale, elle a exhorté les électeurs à briser « cette chape de plomb du pouvoir, des médias, des puissances financières ». « Les sondages ne font pas l'élection », a-t-elle répété. Elle a appelé à un « sursaut républicain » par le vote dimanche. « Restez debout, vous le peuple français. Ne vous laissez pas faire, dressez-vous contre toutes les concentrations des pouvoirs, pour la morale publique, pour un Etat impartial », a-t-elle lancé. Le vote des Français dimanche, a insisté la candidate PS, sera « le choix entre une France solidaire et une France du chacun pour soi ».