La bataille se joue sur deux fronts: la confirmation pour l'UMP et la revanche pour le PS. Les Français renouent avec les urnes. L'heure est aux législatives. 7639 candidats en lice. 44,5 millions d'électeurs convoités. La bataille se joue sur deux fronts: la confirmation pour l'UMP, parti du président Nicolas Sarkozy, et la revanche pour le Parti socialiste, de Ségolène Royal, candidate malheureuse à la dernière présidentielle. Pour ce premier tour, 80 partis et formations politiques se présentent aux suffrages. Le nombre des circonscriptions, donc de députés à élire, est de 577 dont 22 en Outre-mer. C'est les retrouvailles du quartette (UMP, PS, MoDem (ex-UDF de François Bayrou) et le FN). Dans cette bataille électorale, chaque parti a son propre objectif. La confirmation pour l'UMP, minimiser les dégâts et rétablir l'ordre pour le PS, mesurer sa santé politique pour le MoDem et sous l'air de revanche au FN de Le Pen. D'une pierre, deux coups pour l'UMP (Union pour la majorité populaire): il s'agit de confirmer sa domination du champ politique français et donner au président Sarkozy les moyens de sa politique. Disposant de la majorité dans l'Assemblée sortante, l'UMP jouera toutes ses cartes pour conforter son statut. Les Umpistes «revendiquent» cette majorité. Le président Nicolas Sarkozy a appelé, lors d'un meeting au Havre le 29 mai, les électeurs à lui donner ‘'carte blanche'' «pour que la France puisse avancer». Dans une déclaration au quotidien français, Le Figaro, Nicolas Sarkozy a réclamé avec force «une large majorité». Pour lui, «rien n'est joué. J'engage tous les responsables de la majorité à se battre jusqu'au bout comme je l'ai fait moi-même», a-t-il averti. Ainsi, Sarkozy compte une nouvelle fois sur la confiance des Français pour avoir pleins pouvoirs. Pour appliquer et parachever son programme, Nicolas Sarkozy a besoin du soutien de toutes les institutions de la République. Toutefois, la crainte d'un monopole des institutions par la droite pourrait amener les Français à chercher à instaurer un certain équilibre en choisissant la gauche et/ou le centre. Au Parti socialiste on invite les électeurs «à assurer un équilibre des pouvoirs». Mais, la dernière défaite de Ségolène Royal à la présidentielle a été perçue comme un échec pour toute la gauche. C'est la défaite qui a plongé les socialistes dans une crise profonde qui risque de s'aggraver en cas de nouveau flop aux législatives. Les connaisseurs de la scène politique française estiment que seule une alliance de toute la gauche plurielle permettrait à ce courant d'obtenir sinon la majorité à la chambre basse, à tout le moins limiter les dégâts alors que les sondages annoncent une déferlante de l'UMP. La droite commence à faire des calculs déjà. Selon la presse française, Nicolas Sarkozy et François Fillon tablent sur plus de 420 députés. Pour le mouvement démocrate, MoDem, le nouveau parti de François Bayrou après la présidentielle, c'est une nouvelle épreuve en politique. Ayant obtenu plus de 18% lors de la dernière présidentielle, Bayrou cherche à confirmer son poids sur la balance politique. A ce propos, le chef de l'ancienne UDF risque gros. Il y a d'abord le manque de sensibilisation des citoyens, vu que son parti est encore en phase de formation. Ensuite, il y a lieu de signaler le retour au bercail de ses sympathisants qui ont voté pour Sarkozy au deuxième tour. Ils sont au nombre de 22 députés à avoir rejoint les rangs de Nicolas Sarkozy. En outre, plus de 80 autres se présentent aujourd'hui sous la casquette du Psle (Parti social, libéral et européen). Concernant le Front national de Jean-Marie Le Pen, c'est le rendez-vous de la revanche. Après son naufrage à la présidentielle, il risque de subir un autre échec fatal. Les électeurs du FN ont déserté le Front national au profit de Nicolas Sarkozy, lors de l'élection présidentielle. Par ailleurs, l'Elysée craint le spectre de «l'abstention». Après la réconciliation des Français avec les urnes lors de la présidentielle, (84%), la classe politique s'interroge sur le sort des législatives. «Il y a un doute sur la mobilisation», a reconnu mardi, François Fillon dans une déclaration rapportée par Le Figaro. Même son de cloche chez les socialistes dont Ségolène Royal se fait l'écho et qui s'inquiète à son tour: «Il y a un certain risque, je l'entends bien dans la rue, d'abstention». Dans l'histoire des élections françaises le taux d'abstention est toujours très élevé aux législatives. Selon les rappels de la presse, en 2002, il avait atteint un record avec 35,62% au premier tour et 39,71% au second.