Les habitants de la ville côtière de Collo ne vivaient, naguère, que par et pour la saison estivale, qui transformait leur cité en un lieu touristique attractif , une destination de choix pour des dizaines de milliers d'estivants. Donc, ce sont des recettes importantes pour les collectivités locales et pour les commerçants. Même les chômeurs trouvaient d'innombrables opportunités pour des boulots saisonniers. Le site touristique de Talèza grouillait de colons et d'excursionnistes. Il accueillait, à lui seul, le plus grand nombre d'estivants fréquentant les centres de vacances et les camps de toile, qui longeaient les 6 km de son envoûtante plage. L'ambiance était formidable et les soirées artistiques agrémentaient les séjours des vacanciers. La destination colliote rivalisait alors avec ses voisins concurrents, à l'ouest, Jijel et à l'est, Skikda. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts de la ville balnéaire de Collo, et le déséquilibre en matière d'investissements touristiques est sans commune mesure, bien sûr, en défaveur de cette ville. Celle-ci manque de l'essentiel. Les commodités de base laissent à désirer, l'énergie électrique est aléatoire, les routes mal entretenues, le déficit en matière de tansport est à relever, et bien d'autres contraintes. Les centres de vacances appartenant à d'anciennes entreprises étatiques, dont certaines dissoutes, et qui se sont accaparées de larges superficies, sont pour certains inexploités et pour d'autres utilisés partiellement. L'autre alternative qui permettait des vacances à des familles algériennes au revenu modeste au niveau des établissements scolaires, n'est que sélectivement permise. Même la gestion des espaces du Front de mer qui renflouait, un tant soit peu, les caisses de l'APC, a été confisquée par les domaines. Du coup, ce Front de mer a perdu de son ambiance, et c'est la situation économique de cette région qui en pâtit. N'est-il donc pas temps de briser ces tabous bureaucratiques et de recouvrer ce patrimoine touristique confisqué ?