Le tout nouveau président du Nigeria, Al-Hadji Umaru Musa Yar'Adua, n'a pas attendu son investiture pour entamer une tournée africaine. Elu le 21 avril dernier, il prendra officiellement ses fonctions le 29 mai. Mais voilà qu'il effectue une visite de travail en Algérie. Arrivé mercredi soir, M. Umaru Musa Yar'Adua est reparti jeudi après avoir eu des entretiens en tête-à-tête avec le président Bouteflika. Il a également discuté avec Abdelhamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, et un groupe d'hommes d'affaires algériens. Rien n'a filtré sur la teneur des discussions. Mais il est clair que le président du Nigeria, qui succédera à Olusegun Obasanjo, au pouvoir depuis huit ans, cherche l'aide d'Alger pour contenir la tension née du scrutin présidentiel controversé du 21 avril dernier. Pour ce faire, M. Umaru Musa Yar'Adua a déjà fait une tournée au Bénin, au Togo et au Niger. Il devrait aussi se rendre en Libye et en Afrique du Sud. Le président élu du Nigeria se sent ainsi dans le besoin de gagner d'abord l'appui des chefs d'Etat de l'Afrique avant de prendre officiellement le pouvoir dans moins de vingt jours. A l'approche de cette date, la tension dans ce pays exportateur de pétrole ne cesse d'augmenter. L'opposition conteste toujours son élection à la magistrature suprême, arguant que le scrutin a été entaché par des irrégularités. Elle revendique son annulation pure et simple. Le constat a été corroboré par les observateurs de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui ont attesté que la présidentielle n'a été « ni libre ni équitable ». Les observateurs du Commonwealth ont, de leur côté, fait état d'« imperfections significatives ». L'opposition, rappelle-t-elle, a « désigné » le président élu comme « l'homme de paille » de Obasanjo. Ce dernier, faut-il le souligner, a voulu briguer un troisième mandat, n'était la Constitution qui limite le mandat présidentiel à un seul, renouvelable une fois.
