L'objectif recherché de ces visites réside dans le rapprochement avec les présidents et hauts responsables de ces pays pour discuter de “leurs intérêts mutuels et leurs relations bilatérales”. Alger a accueilli, les 9 et 10 mai derniers, le président élu du Nigeria, Umaru Musa Yar'Adua. Dans la soirée du mercredi, le successeur du président Olusegun Obasanjo s'est entretenu en tête à tête avec le président Abdelaziz Bouteflika. Le lendemain, M. Yar'Adua a rencontré Abdelhamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, et Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, ainsi qu'un groupe d'hommes d'affaires algériens. Umaru Musa Yar'Adua, ex-gouverneur de l'Etat de Katsina et membre du PDP (principal parti politique au pouvoir), est en tournée dans certains pays africains depuis le 7 mai dernier, avant sa prise de fonction le 29 mai prochain. Parmi les pays figurant sur son agenda de voyages, il y a le Bénin, le Togo, le Niger, le Sénégal, l'Afrique du Sud, l'Algérie et la Libye. L'objectif recherché de ces visites réside dans le rapprochement avec les présidents et hauts responsables de ces pays pour discuter de “leurs intérêts mutuels et leurs relations bilatérales”. Le voyage du président élu du Nigeria se tient, pour rappel, dans une situation interne tendue. Sixième exportateur mondial de pétrole, le Nigeria enregistre actuellement une réduction de sa production de près d'un quart, en raison des attaques ciblant des infrastructures pétrolières. Des attaques qui sont menées depuis début 2006 par des groupes armés dans la région du delta, d'où le Nigeria tire 95% de ses rentrées en devises. Les informations rapportées par des agences de presse indiquent que le marché pétrolier est toujours préoccupé par les réserves américaines de brut mais aussi par “les violences” au Nigeria. Vendredi, l'Agence internationale de l'énergie (AIE), affiliée à l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) et qui défend les intérêts des pays consommateurs, a relevé, dans son rapport mensuel, que les troubles politiques au Nigeria perturbent la production de brut. République fédérale multipartite à régime présidentiel, où le président est à la fois chef de l'Etat et chef du gouvernement, le Nigeria a connu en avril dernier une élection présidentielle, qualifiée par la presse de “mouvementée”, en référence aux remous politiques dans ce pays, à l'issue de la présidentielle. Le Nigeria qui compte 130 millions d'habitants est le premier producteur de pétrole du continent noir (plus de 2,6 millions de barils de brut par jour). De par ce poids démographique et économique, ce pays est considéré comme une puissance en Afrique de l'Ouest. Outre la place qu'il occupe au sein de l'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le Nigeria est membre de l'Union africaine (UA) et a joué un rôle déterminant dans la création du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), avec l'Algérie, l'Afrique du sud, le Sénégal et l'Egypte. À quelques jours de la prise de fonction d'Umaru Musa Yar'Adua à la présidence du Nigeria, il est annoncé la domiciliation de la future Banque centrale de l'UA à Abuja (Nigeria). Interviewé par le quotidien nigérian Vanguard, paru jeudi, le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria (CBN), Chukwuma Soludo, a confirmé cette information, en déclarant que la Banque centrale africaine serait installée au centre-ville de la capitale nigériane. H. A.