Les deux thèmes qui préoccupent le plus les Palestiniens actuellement : l'insécurité interne et l'embargo imposé par Israël et la communauté internationale ne semblent pas près d'être résolus.ocratique. Les deux thèmes qui préoccupent le plus les Palestiniens actuellement : l'insécurité interne et l'embargo imposé par Israël et la communauté internationale ne semblent pas près d'être résolus. En effet, malgré toutes les déclarations des responsables politiques et sécuritaires de la mise en branle du plan sécuritaire présenté par le ministre de l'Intérieur Hani Kawasmeh, censé mettre un terme au chaos que vivent les territoires, en particulier la bande de Ghaza, les incidents se poursuivent. 3000 membres de différents services sécuritaires déployés dans les rues des villes de la bande de Ghaza, depuis mercredi soir, après une réunion ayant regroupé le président Mahmoud Abbas, le Premier ministre Ismaïl Haniyeh et le ministre de l'Intérieur Hani Kawasmeh, sur initiative de quelques officiers, selon le ministre de l'Intérieur et non pas dans le cadre de son plan sécuritaire, n'ont pas eu l'effet escompté, celui de voir un abaissement du taux d'incidents internes. Mercredi et jeudi derniers ont été marqués par des accrochages armés entre partisans du Fatah et ceux du Hamas qui cohabitent dans le gouvernement d'union nationale né des accords de La Mecque en février dernier entre les deux mouvements. Des blessés ainsi que des militants enlevés ont été signalés de part et d'autre, au centre de la bande de Ghaza. Par ailleurs, le 10 mai à l'aube, des accrochages armés entre éléments non identifiés et des forces de sécurité, au centre de la ville de Ghaza, ont fait 6 blessés dont l'état de l'un d'eux, un officier de la sécurité nationale, est jugé grave. Une source sécuritaire ayant refusé de dévoiler son identité nous a affirmé qu'un autre incident majeur a été signalé dans le quartier populeux de Chejaaiya, à l'est de Ghaza, où trois patrouilles de la police composées de18 éléments circulant à bord de trois véhicules ont été enlevés par des hommes armés soupçonnés appartenir aux brigades Ezzeddine Al Qassam, la branche armée du Hamas. Dans un communiqué, le mouvement islamiste a vivement critiqué le déploiement des forces de sécurité qui s'est fait sans concertation avec les principaux mouvements palestiniens armés, selon le Hamas. 160 000 salaires impayés En ce qui concerne l'embargo international et le blocus israélien imposés au peuple palestinien, depuis plus de 13 mois, les effets sont de plus en plus inquiétants. Le non-paiement des salaires de quelque 160 000 fonctionnaires de l'Autorité palestinienne, civils et militaires, que partiellement, durant cette période continue d'approfondir les problèmes économiques qui se répercutent sur tous les aspects de la vie dans les territoires. Une grève des éboueurs de la ville de Ghaza, en protestation contre le non-versement de leurs salaires, a transformé la ville en un immense dépotoir à cause des tonnes d'ordures ménagères entassées dans les rues. Les odeurs nauséabondes et la canicule qui sévit depuis peu dans la région rendent la vie des citoyens encore plus difficile. Les problèmes sanitaires dus au manque de médicaments et de moyens dans les infrastructures sanitaires victimes aussi de l'embargo risquent d'augmenter à cause des maladies que vont provoquer ces montagnes de détritus. Abou Ahmad, un homme de 50 ans et père de 7 enfants, fonctionnaire, dont la maison est à quelques mètres d'un lieu où sont entassés les ordures ménagères d'une partie du quartier Cheikh Redouane, au nord-ouest de la ville de Ghaza, coléreux, explose : « Ils nous ont appauvris par le non-versement de nos salaires qui sont un de nos droits depuis plus d'une année ; maintenant, ils tentent de nous tuer par d'autres moyens. On ne peut rester à la maison les fenêtres ouvertes à cause des odeurs nauséabondes d'un côté et des moustiques de l'autre. Il n'y a pas d'humiliation plus grande que la vie que nous menons dernièrement. Je comprends parfaitement les jeunes qui essayent de quitter le pays. Pas de salaires, insécurité personnelle et maintenant des problèmes de santé et d'écologie : c'est infernal. »