A voir ce qui se passe à la cimenterie de Hadjar Soud dans la wilaya de Skikda, les milliers de logements prévus dans les wilayas de Annaba, Guelma et El Tarf ne seront pas réalisés dans les délais. Pour les 1000 entrepreneurs en bâtiment en activité dans ces 3 régions, fixer des délais de réalisation est une démarche utopique. Leur affirmation est argumentée par la décision prise par la direction de la cimenterie de Hadjar Soud jeudi dernier. « Les gestionnaires de la cimenterie de Hadjar Soud ont attendu jusqu'à midi, le jeudi, pour appeler les entrepreneurs des 3 régions à revenir le samedi munis d'un chèque bancaire visé. Sans ce chèque, ils n'auront pas droit aux 20 tonnes de ciment auxquelles ils ouvrent droit. C'est comme si l'on nous disait : vous ne serez pas servis de sitôt puisque beaucoup d'entrepreneurs trouveront, à leur arrivée dans leur région, leur banque fermée pour ne rouvrir que dimanche », ont affirmé plusieurs de ces entrepreneurs. A Annaba, la crise du ciment a atteint son paroxysme. Dans les 12 communes de la wilaya, des dizaines de chantiers sont à l'arrêt faute d'approvisionnement en ciment. Cette situation a été maintes fois dénoncée par les autorités locales et les promoteurs immobiliers, dont l'OPGI, en vain. Pour les différents intervenants, l'absence de réaction des plus hautes autorités du pays relève d'une complicité avec celui ou ceux qui tirent les ficelles pour créer une pénurie de ciment. Les conséquences de cette énième pénurie planifiée sont déjà visibles. Des milliers de travailleurs ont été mis en chômage technique. D'importants retards sont enregistrés dans la réalisation de différents projets de logements et d'équipements publics. Soumis à des créances de charges sociales et parafiscales en étant dans l'impossibilité de régler pour cause de chantiers en souffrance, des entrepreneurs ont tout laissé tomber. S'ajoute à cette situation pour les entrepreneurs en activité dans la wilaya de El Tarf, le non-paiement des services accomplis datant de plusieurs années.