A défaut de titre de noblesse familialement acquis, et d'arguments professionnels à faire valoir quelques petites frappes qui deviendront des délinquants notoires, la société leur offre une dénomination qui ne va nullement avec « la profession » qu'ils exercent : baron. C'est ainsi qu'un « noble » a été confondu il y a quelques jours, suite à la saisie d'un quintal de drogue destiné sans doute au marché local. Ces barons qui tiennent le haut du pavé, quand il s'agit de trafic de stupéfiants, ne s'impliquent guère quand il faudra écouler leur poison auprès des consommateurs. Ces derniers qui se « recrutaient » il y a quelques années parmi la population adulte, ont considérablement rajeuni pour aller s'incruster parmi les habitudes d'adolescents boutonneux, dont la cigarette au bec ne fait plus fun que par le passé, puisque la dernière mode consiste à se rouler des joints et à s'exhiber devant ses camarades, parfois complètement défoncés. Ces affirmations sont étayées par plusieurs enseignants qui se plaignent de l'agressivité patente de quelques élèves, une agressivité qui ira jusqu'à la menace à l'arme blanche, comme cela a été le cas dans un lycée de la cité Emir Abdelkader. Plusieurs limiers de la police nous ont même fait état de leur incapacité de contrer ce phénomène d'adolescents accrocs aux drogues dites douces, quoique, de douceur, nous n'en voyons point. « En plus de la consommation de haschish, en général, des lycéens se sont transformés en dealers et intègrent peu à peu le monde des stupéfiants. Il nous est arrivé de pincer des gosses de moins de 16 ans en flagrant délit, mais la batterie juridique fait face à un grand vide en la matière quand il s'agit de sévir. Les juges devraient envoyer ces ados dans des centres de rétention pour mineurs, mais faute de places, les apprentis criminels sont relâchés dans la nature et retournent très vite à leurs pratiques. » Aux abords de certains lycées de Constantine, que tout le monde connaît, mais que personne ne semble voir, la sonnette d'alarme a été tirée il y a longtemps, sans que cela ne semble susciter une contre-attaque de la part des services concernés .