Le Conseil des participations de l'Etat (CPE) vient de donner son accord pour une nouvelle restructuration des entreprises publiques du bâtiment détenues pour l'essentiel par les SGP Indjab (réalisation), Genest (études) et les SGP régionales (entreprises de réalisation locales). L'outil public d'étude et de réalisation du secteur du bâtiment sera regroupé en 7 pôles ayant pour 5 d'entre eux un rayonnement national et pour les 2 autres une envergure régionale. L'intégration maximale étant un des objectifs primordiaux de cette nouvelle restructuration, chacun des 7 pôles sera constitué par des unités économiques pratiquant chacune pour ce qui la concerne un ou plusieurs métiers du bâtiment (bureau d'études, gros œuvres, corps d'état secondaires, VRD, etc.). Cette reconfiguration du secteur des entreprises publiques du bâtiment est, dit-on, dictée par le souci pour des pouvoirs publics algériens de disposer d'un outil d'intervention solide, fortement intégré, bien équipé et performant, capable de réagir vite et efficacement en cas de graves calamités naturelles (séisme, inondations, etc.). Les graves inondations de Bab El Oued et le séisme du 21 mai 2003 ont, en effet, mis en évidence l'incapacité des autorités publiques à mobiliser, comme au temps des grandes sociétés nationales (DNC, Ecotec, Sonatibat, etc.), des entreprises immédiatement opérationnelles pour prendre en charge aussi bien les secours que les reconstructions. Le bel exemple est fourni par le séisme de 1980 (El Asnam) à la suite duquel on a vu sur les lieux de la catastrophe les grandes entreprises nationales du bâtiment dès les premiers jours qui ont suivi le séisme. Elles ne quitteront d'ailleurs les lieux qu'une fois la reconstruction achevée.Echaudées par les dernières catastrophes naturelles qui ont mis en évidence une grave lacune en matière d'outils de réalisation d'envergure nationale et même régionale, les pouvoirs publics algériens ont plus que jamais besoin d'entreprises publiques suffisamment bien intégrées pour affronter de tels coups durs. Et c'est en grande partie ce qui a inspiré le redéploiement des entreprises publiques que vient de retenir le CPE. Cette réorganisation sera l'occasion d'élaguer les entreprises totalement déstructurées et sans avenir sur lesquelles on ne peut à l'évidence pas compter. Ces entreprises, au nombre de 23, font l'objet d'une prochaine dissolution, apprend-on de bonne source. Ce sont ,pour la plupart, des entreprises sans activité, sans grands effectifs, dont la dissolution proposée par les commissaires aux comptes est constamment différée pour diverses raisons.