Les entreprises veulent leurs parts Nouvelle offensive des autorités du secteur public du bâtiment. Pour permettre leur accès au fameux marché énorme du million de logements, le Conseil des participations de l'Etat (CPE) veut, par une nouvelle directive, secouer davantage les entreprises publiques du bâtiment pour entamer « sans délais » la fameuse restructuration mainte fois retardée. Détenues pour l'essentiel par les SGP Indjab (réalisation), Genest (études) et les SGP régionales (entreprises de réalisation locales), ces entités économiques sont appelées à se regrouper en 7 groupes. Pour arracher leurs parts parmi leurs concurrentes du privé, qui sont de l'ordre de 65.799 PME spécialisées dans le bâtiment et les travaux publics, ces entreprises publiques, qui sont actuellement « à genoux », sont ainsi appelées à se réorganiser. Chaque « grand groupe » sera filialisé en unités économiques (bureau d'études, gros œuvres, corps d'état secondaire, VRD, etc.) Totalement déstructurées, 23 d'entre elles font même l'objet d'une dissolution, mais qui a été à chaque fois différée. De son côté, le syndicat ne voit pas les choses sous le même angle : il rejette la privatisation, la restructuration et la dissolution. Il réclame le paiement des dettes aux entreprises ainsi que la révision du prix du m2 bâti de « 14 000 DA administré par l'Etat, ferme et non révisable, à 21 000 DA. » Les retards énormes accusés dans le lancement du programme quinquennal vont-il donner du temps à ces entreprises publiques afin de se redéployer ? Le lancement effectif des travaux de réalisation étant prévu pour ce mois d'avril, rien en effet ne présage le lancement du coup de starter. Pour éviter les lenteurs « techniques, financières et administratives », la tutelle recommande « la finalisation des actes de transfert des propriétés, la publication des appels d'offres ouverts immédiatement et l'élaboration des cahiers des charges. » Des cahiers des charges appelés à intégrer la généralisation du système de travail en 3x8. Les entreprises incapables de suivre le rythme ou trop souvent défaillantes par rapport au cahier des charges ne pourront pas tirer leur épingle du jeu.