Le prince du raï traverse une mauvaise passe. Convoqué par la juge qui instruit son dossier, Mami a préféré répondre absent. Paris. De notre bureau La confrontation, provoquée par la défense de Michel Lévy, un avocat algérien qui a longtemps exercé en Algérie, a tourné court. Selon une source proche du dossier, après avoir constaté que cheb Mami n'était plus sur le territoire français, cet avocat aurait demandé à la juge chargée de l'affaire de provoquer une confrontation de toutes les parties. Pour confirmer cette information, la juge a donc décidé de réunir toutes les personnes impliquées hier après-midi au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis). La juge a constaté la présence du producteur Michel Lévy, de la plaignante, la photographe et la mère de la fille de Mami, Isabelle Simon. S'adressant aux avocats de cheb Mami, la juge leur a demandé si par hasard ils ne savaient pas où était leur client. Silence embarrassé. Questionné sur le lieu où se trouve la star algérienne, maître Khaled Lasbeur se réfugie dans le secret d'instruction. Mami se trouverait à Oran. Il aurait promis à ses avocats, il y a 15 jours, de venir à Paris pour être présent le jour de la confrontation. Ses avocats l'ont attendu en vain. Pourtant, maître Khaled Lasbeur a tout fait pour convaincre l'enfant de Saïda de revenir en lui donnant de nombreuses assurances. Ses avocats se trouvent déboussolés, car tout leur travail s'effondre comme un château de sable. Le collectif d'avocats avait réussi à faire passer cheb Mami pour victime auprès de l'opinion et des juges. Or son absence peut passer pour un aveu de culpabilité. Parti en Algérie il y a un mois avec un passeport français périmé, cheb Mami savait qu'il enfreignait le contrôle judiciaire en quittant le territoire français. « Il aurait pu y aller légalement. On aurait pu demander une autorisation à titre humanitaire, en disant que sa mère est gravement malade », dit l'un des avocats. Il devait ensuite revenir par l'Espagne et rentrer en France en voiture. Il aurait fait le choix de rester dans son pays natal. La juge devrait lancer un mandat d'arrêt international à son encontre. L'Algérie n'extrade pas ses nationaux vers la France. « S'il reste en Algérie, il ne court aucun risque, mais dès qu'il mettra un pied dehors, direction la Santé, la prison », se désole l'un de ses avocats qui ont essayé tout l'après-midi de joindre cheb Mami, sans grand succès. Sa messagerie était pleine et ne prenait plus de messages.