La reproduction du sempiternel scénario de la fraude électorale à l'occasion de cette législative serait « une trahison nationale ». A J-1 du scrutin, le président du RCD, Saïd Sadi, avertit contre « le bourrage des urnes » qui est, selon lui, « la source de tous les maux qui rongent le pays ». Le leader du RCD affirme également que son parti ne fermera pas les yeux sur de telles dérives. « On ne continuera pas à accepter de faire de belles campagnes électorales et d'avoir de mauvais résultats quel que soit le prix », clame-t-il. S'exprimant lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, l'orateur fait le lien entre la fraude électorale, la corruption et le terrorisme. Si, indique-t-il, « le trucage » des élections ouvre la voie à la prolifération de la corruption, cette dernière nourrit à son tour le terrorisme. « Le problème de la corruption est plus grave que le terrorisme et la corruption nourrit le terrorisme », dira-t-il. Il insiste dans ce sens sur l'importance de cette échéance qui constitue, à ses yeux, la dernière chance permettant d'ouvrir la voie à une alternative politique « tant attendue ». La tête de liste du RCD à Alger relève un élément confirmant, ajoute-t-il, l'exercice par certains responsables des partis de l'Alliance présidentielle de pressions sur l'administration. De fait, des pressions exercées sur lui par des responsables du RND et du FLN, souligne Saïd Sadi, le directeur de la CWISEL d'Alger « a démissionné de son poste avant-hier ». « Il a fallu l'intervention de Saïd Bouchaïr pour qu'il revienne à son poste », note-t-il. Saïd Sadi répond, dans la foulée, aux secrétaires généraux du FLN et du RND qui crient à qui veut les entendre que « l'élection est pliée et leurs formations respectives sont gagnantes d'avance ». « On a des hommes politiques qui n'ont aucun souci de la vie politique nationale. Ils ne peuvent pas vivre en dehors du pouvoir, la vie, pour eux, c'est le pouvoir », déclare-t-il. Les déclarations des chefs des deux partis en question s'inscrit, s'indigne Sadi, dans « une volonté d'humilier davantage le pays ». « Une partie de leur message s'installera dans la durée et influencera le cours des élections prochaines », explique-t-il. Revenant sur la situation générale du pays, Saïd Sadi soulignera que « l'Algérie de l'ère Bouteflika a cumulé les régressions sur tous les plans ». « En huit ans, l'Algérie a eu l'occasion politique et économique d'enclencher la dynamique souhaitée. Mais on est arrivé, malheureusement, à la corruption et au cynisme », lance-t-il.