Le RCD, un des partis partant pour l'élection législative prochaine, semble avoir décelé un des points pouvant accorder un certain crédit à ce scrutin. Il s'agit, selon le leader de ce parti, Saïd Sadi, de l'apparition des signes de faiblesse du régime actuel. « De loin, on a l'impression que le régime s'affaiblit, et sa force, acquise depuis la présidentielle de 2004, commence à se fissurer et à diminuer », a estimé Saïd Sadi lors de son passage, jeudi dernier, au forum de la Chaîne II de la Radio nationale. Pour l'orateur, il n'y a, par contre, aucune garantie en mesure d'assurer la transparence des élections à part la vigilance et le renforcement de la surveillance des bureaux de vote. « Nous n'avons pas vu, depuis 1962, un vote qui s'est déroulé comme le souhaite la population », a-t-il souligné. Il a appelé, dans ce sens, les représentants des partis politiques et les électeurs à surveiller, de bout en bout, le scrutin pour faire barrage aux fraudeurs et aux manipulateurs de la volonté populaire. « La surveillance des élections est l'affaire de tous. Elle ne concerne pas uniquement les acteurs politiques. Tous les citoyens doivent se mobiliser pour assurer la transparence des législatives », a-t-il lancé. Le bourrage des urnes, a-t-il soutenu, est « la mère de toutes les corruptions ». Pour en finir avec cette pratique, le patron du RCD a réitéré son appel au dialogue et la concertation adressé à la classe politique. Selon lui, des discussions ont eu lieu déjà avec de nombreuses personnalités politiques. Des discussions que Sadi compte élargir aux partis après les législatives. Le consensus est, a-t-il précisé, nécessaire pour faire sortir le pays de l'impasse. « Personne ne peut apporter seul la solution à la crise générale que connaît le pays. Il faut qu'il y ait un dialogue et un échange de visions entre tous les partis activant dans la légalité », a-t-il martelé. Saïd Sadi semble être convaincu de l'importance et de l'aboutissement de sa démarche. « Il faut réitérer cet appel jusqu'à l'aboutissement de la démarche », a-t-il martelé. Revenant sur la décision du FFS de boycotter cette échéance, Saïd Sadi a déploré cette option. Une participation du FFS, un parti connu, selon lui, pour son honnêteté, aurait été mieux que d'avoir affaire à beaucoup d'opportunistes et de partis amateurs de la fraude. Dans la foulée, le président du RCD a renouvelé son appel « à la fraternité » adressé auparavant à la formation de Hocine Aït Ahmed avec qui, a-t-il indiqué, il y a un dégel dans les relations entre militants.Le RCD, selon l'invité de la Chaîne II, poursuit sa préparation pour la prochaine échéance avec sérénité. Selon lui, le parti peut présenter des candidats dans les 48 wilayas. « Il nous reste 3 à 4 wilayas où nous essayons de confectionner des listes », a-t-il annoncé. La nouveauté pour le RCD, cette fois-ci, est l'arrivée de personnalités n'ayant pas été des militants du parti. L'annonce de la candidature, sous le sigle du parti, de l'ex-numéro 2 du FFS, en l'occurrence Abdesselem Ali Rachedi, est des plus surprenantes. Cette information est confirmée d'ailleurs par le patron du RCD en précisant que les contacts avec Ali Rachedi sont toujours en cours. Pour Sadi, il ne sera pas le seul, il y aura même des syndicalistes qui seront présentés sous la chapelle de son parti. Interrogé sur les raisons ayant conduit à la démission de Mouloud Lounaouci, chef du bureau de Tizi Ouzou du RCD, Saïd Sadi a affirmé que « c'était un choix personnel ». « Mouloud Lounaouci est un ami. Il m'avait dit qu'il a atteint l'âge pour se consacrer à l'humanitaire », a-t-il expliqué, niant l'existence d'une grave divergence entre eux. Saïd Sadi a critiqué enfin le programme du gouvernement et les chiffres officiels avancés, en indiquant que le chantier de l'autoroute Est-Ouest sera le prochain scandale à éclater. « La manière avec laquelle sont cédés les marchés est grave. Je vous invite à suivre cette affaire », a-t-il conclu.