Des carrés de soie multicolores aèrent les espaces de l'hôtel El Aurassi depuis le 15 mai et ce jusqu'au 30. Zineb Benzira a du goût et elle compte l'affirmer à travers ses quinze iris : « J'ai appelé mes ouvrages du nom de l'iris, une fleur qui va nous quitter à la fin de ce mois. » Comment Zineb Benzira est venue à cet art ? « Je ne maîtrisais pas bien le crayon et, par amour ou désir de la création, j'ai jeté mon dévolu sur le serti. » Elle précisera qu'elle ne travaille que sur la soie naturelle et que rares sont les Algériens qui travaillent ainsi. « J'importe mon matériel et mes matériaux d'ateliers spécialisés en France et même les pinceaux sont ramenés des boutiques étrangères », confiera celle qui se veut dans la lignée de Baya. Zineb est native du quartier Zenqet Ennouar (rue des fleurs), très ancien quartier à Blida où de vieilles familles tiennent à garder le maximum de coutumes et de traditions faisant la fierté de la vie citadine blidéenne. Fleurs, senteurs, costumes traditionnels, mouvements gracieux, légèreté de la soie, ce même mot renvoyant à l'Orient et ses fantasmes. Zineb Benzira, elle-même très légère de taille, insiste sur la manière artisanale de son travail. « Le système de l'étuvage n'est pas donné à tout le monde parce qu'il est difficile », dira-t-elle avec un sourire. Mais pourquoi alors avoir choisi cette voie ? « C'est mon évasion, mon équilibre ! » Elle donne rendez-vous à ses admiratrices et admirateurs durant une semaine. Elle a déjà ensorcelé les visiteurs de ses expositions au Palais de la culture, à l'hôtel Sofitel, au Saint-Georges et au Palais des nations.