Les tracasseries judiciaires n'en finissent pas de compliquer la vie des journalistes, rendant leur mission plus périlleuse encore. Pour accomplir sa mission en se rendant sur les lieux de l'explosion de deux bombes, au rond-point de la cité Daksi à Constantine, qui ont causé la mort d'un jeune policier et occasionné des blessures à trois autres citoyens, le journaliste d'El Watan, qui était en train de prendre des photos sur les lieux du drame, tout autant que ses autres confrères de la presse, de la télévision et de la radio, a été subitement et brutalement interpellé par le premier responsable de la sûreté de wilaya. Lui reprochant de prendre des photos, alors que tout le monde en faisait autant, ce dernier n'a trouvé mieux que de lui saisir son appareil photo, sous les yeux du commandant de la 5e région militaire, du wali, du P/APW et d'autres responsables présents. L'insistance et les sollicitations répétées du journaliste pour exiger la restitution de son outil de travail sont restés vaines, malgré la médiation du responsable de la communication de la sûreté de wilaya. Après ce premier incident, une fois que les différents services ont terminé leur travail, le journaliste connaîtra d'autres turpitudes au siège central de la sûreté de wilaya. Voulant récupérer son appareil, il fut confronté d'abord à une attente interminable, mais aussi au refus ferme des services de la police judiciaire de procéder à la restitution de l'appareil photo. En fin de journée, le journaliste, à son grand étonnement, a été convoqué par téléphone à se présenter de nouveau au siège de la sûreté. C'est à ce moment seulement qu'il apprendra qu'une information judiciaire a été ouverte par le procureur de la République à son encontre. Le motif invoqué est que le journaliste, au moment où son appareil lui a été confisqué, n'avait ni autorisation ni un quelconque ordre de mission, alors qu'en réalité et devant tous les présents, surtout les hautes autorités, il ne lui a été à aucun moment exigé de montrer lesdits documents, ni à lui ni à aucun autre journaliste. Vers 17h30, il devait être entendu par les services de la police judiciaire. Ses déclarations ont été consignées dans un procès-verbal dans lequel il a catégoriquement démenti les faits qui lui sont reprochés. Mohamed Moumen, chef de la sûreté de wilaya, faisait-il dans l'excès de zèle devant le reste des autorités ? Sinon comment peut-on expliquer cet acte gratuit : malmener un journaliste qui ne faisait qu'accomplir consciencieusement son travail. En tout état de cause, le journaliste n'a pu récupérer son appareil et attend d'être entendu par le procureur de la République. Le chef de sûreté en question s'est trompé de combat, dirait-on.