Pour la première fois de sa jeune histoire pluraliste, l'APN n'a jamais été aussi disparate. Vingt-trois partis politiques siègent désormais dans l'hémicycle, en hausse de 130% par rapport à la précédente législature. En effet, les élections de 2002, même si elles avaient draîné beaucoup plus d'électeurs en comparaison à celles du 17 mai 2007, devaient aboutir à 10 formations afin de partager les 389 sièges de l'assemblée nationale. D'aucuns n'hésitaient à évaluer le nombre « exact »... à 8 formations politiques, car estimant que l'Alliance présidentielle (FLN, MSP et RND) n'était en fait qu'un « seul et unique parti ». Cela d'autant que ladite alliance ne cessait de rappeler son rôle de socle sur lequel s'appuie le président de la République. Cinq ans plus tard, le « socle » aura survécu, sauvant dans son sillage la majorité absolue, dont le chef de l'Etat aura encore besoin pour les deux années à venir. Hormis le PST (Parti socialiste des travailleurs) de Salhi Chawki qui, tout au long de la campagne électorale, s'est déclaré farouchement opposé à la « politique ultra-libérale » du gouvernement, tous les partis politiques qui ont émi le vœu d'intégrer l'APN ont d'une manière ou d'une autre gagné la partie. Les « anciens », comme le PT ou le FNA, se frottent les mains, leur présence étant revue à la hausse avec respectivement 26 et 13 députés. Le RCD, qui revient au bercail après 5 ans d'absence, ne semble pas aussi déçu puisque, avec 19 députés, il est en droit de constituer un groupe parlementaire et de faire du bruit à l'hémicycle. La surprise, il faut le dire, c'est le Mouvement national de la nature et du développement (MNND). Ce parti, qui se réclame de la mouvance nationaliste à laquelle il tente de greffer les bienfaits de l'écologie, obtient 7 sièges. « Le parti lui-même ne s'attendait pas à ce score », avoue un de ses militants. Méconnu, ne pointant le nez que lorsqu'il y a rendez-vous électoral, le MNND devance même El Islah qui a évincé Abdellah Djaballah, son fondateur et président, quelques mois avant l'élection. Laminé, El Islah a subi une véritable descente aux enfers, puisque de 43 sièges en 2002 il n'obtient que 3 représentations. Chambre hétérogène, l'APN de 2007 accueille par ailleurs d'autres nouveaux venus. Le MJD de Chalabia Mahdjoubi, que les sondages informels ne créditaient d'aucun siège, crée lui aussi la surprise. Le parti créé par Hamidou au début des années 1990, avant d'être repris par l'épouse, obtient en effet 5 fauteuils parlementaires. Il se classe bien avant d'autres partis que les observateurs considèrent comme mieux rodés, à l'exemple de AHD 54 (2 sièges), le PNSD (2 sièges), le MDS (1 siège). Même l'ANR de Rédha Malek, avec seulement 4 sièges, n'a pas fait mieux que le MJD.